À quoi sert le ministre de la culture ?
Aurélie Filippetti, notre ministre de la Culture et de la Communication, semble être comme ses derniers prédécesseurs, plus un ministre de la communication que de la culture. En arrivant au gouvernement en 2012, parmi ses priorités figurait la réforme de la loi Hadopi. Finalement en 2013 avec un budget en baisse de 2% par rapport à l’exercice 2012, la loi Hadopi n’est pas modifiée, excepté une seule application par décret.
Une nouvelle baisse de plus de 2% du budget de la Culture a été décidée par le gouvernement en 2014, ce qui, assurément, ne permettra pas un accroissement de la marge de manoeuvre ministérielle.
Quoi qu’il en soit, en dehors de la défense de la parité homme/femme dans les administrations culturelles, noble combat qui a le mérite de ne rien coûter, et de quelques déclarations politiques sur la menace que le FN fait peser sur les associations culturelles des villes conquises aux dernières municipales, on ne voit pas vraiment ce que ce ministère dont l’administration pléthorique est occupée à gérer les gros établissements (comme l’opéra Bastille), et les centres dramatiques nationaux (pour n’évoquer que le spectacle vivant) apporte à la vie culturelle du pays.
L’absence significative de la Ministre à l’inauguration de la Cité du cinéma le 21 septembre à Saint Denis lui a valu des propos amers du producteur Alain Terzian.
En ce qui concerne la question des intermittents du spectacle et de manière générale, l’ensemble de la profession, il semble que la stratégie ministérielle, fort prudente au demeurant, consiste à énoncer quelques positions de principe sans agir, en laissant les partenaires sociaux s’affronter dans des diatribes médiatisées.
Un récent commentaire du Figaro, comme de juste, trouve que le ministère est encore trop impliqué et ne devrait même pas faire connaître le moindre avis.
On peut s’étonner au contraire d’une telle passivité devant la question par exemple des « permittents » qui plombe le débat sur les intermittents, dossier dont le ministère possède toutes les manettes, à travers le CSA et la solidarité logique qui devrait exister avec le ministère du travail.
Il apparaît clairement qu’il ne faudra rien attendre désormais des pouvoirs publics en matière de réforme et il reviendra à la profession elle-même de prendre l’initiative.