28 août 1849 : la longue plainte de Franz Liszt
Instant classique – 28 août 1849… 169 années jour pour jour. « Tasso, lamento e trionfo » est le second poème symphonique de Franz Liszt. Ce dernier le compose pour célébrer le centenaire de la naissance de Goethe et il choisit de l’illustrer par ce qui devait d’abord être une ouverture pour l’une des pièces du grand auteur allemand, « Torquato Tasso ».
Elle est ainsi jouée pour la première fois ce 28 août 1849 au théâtre de la Cour à Weimar, où Franz Liszt a été nommé maître de chapelle sept ans plus tôt.
Ce second poème symphonique sera néanmoins révisé plusieurs fois et la version qu’on entend ici est la dernière, qui date de 1854. Bien que relativement méconnue aujourd’hui, c’est l’une des œuvres les plus réussies de Liszt pour l’orchestre.
La partition décrit d’abord la profonde mélancolie du Tasse, amoureux malheureux de la princesse Leonore d’Este, sœur du duc de Ferrare. Une mélodie en mode mineur, très sombre, qui revient plusieurs fois. Puis cette douleur se transforme en lutte violente après un menuet plus léger évoquant l’insouciance de la cour de Ferrare. Enfin, le triomphe survient, lorsque le peuple accourt pour acclamer le génie qu’il avait ignoré, ce qui n’est pas tout à fait conforme à la pièce originelle de Goethe. Ce n’est pas pour cela, d’ailleurs, que le Tasse aura gagné le cœur de la belle Leonore, qui dans la pièce le repousse…
Voici donc la version de 1854, dans l’une de ses versions de référence, comme d’ailleurs pour tous les poèmes symphoniques de Franz Liszt, avec Bernard Haitink à la tête de l’orchestre philharmonique de Londres.
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Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Statue de Franz Liszt à Pecs, en Hongrie