RIP. Disparition d’Arlette TÉPHANY, comédienne, metteur en scène et directrice de théâtre.
La comédienne, metteur en scène, directrice de théâtre Arlette TÉPHANY (née en 1935 à Marseille) est décédée hier, mardi 31 juillet 2018, des suites d’une longue maladie à Paris.
Après une expérience de cabaret, Arlette crée, en 1974, avec Pierre Meyrand une compagnie indépendante, Théâtre en Liberté, qui produit près de trente spectacles en 10 ans. Arlette Téphany met en scène notamment Dom Juan (par les femmes) de Molière, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, L’Illusion comique de Corneille, La Tempête de Shakespeare, Les Nonnes d’Éduardo Manet, Fin de siècle de Jacques Téphany, Rhinocéros d’Eugène Ionesco, Mille francs de récompense de Victor Hugo. Elle interprète le rôle-titre dans Dom Juan, Ariel dans La Tempête, Alcandre dans L’Illusion comique, Martha dans Qui a peur de Virginia Woolf …
En 1986, Arlette Téphany est nommée directrice, avec Pierre Meyrand, du Théâtre La Limousine, Centre Dramatique National du Limousin. Elle est ainsi la première femme nommée à la tête d’un Centre dramatique national. Elle y met en scène L’Iliade d’après Homère, Sleuth (Le Limier) de Peter Shaffer, Fragments d’un paradis (montage), Le Prix Martin de Labiche, Le Triomphe de l’amour de Marivaux, La Vie de Galilée de Brecht, Le Soir des rois de Shakespeare, Le Retour de Casanova d’après Shnitzler, Rodogune de Corneille, Le Bourgeois gentilhomme de Molière, Une Ardente patience d’après Antonio Skarmeta, Du vent dans les branches de sassafras de René de Obaldia, La Panne d’après Dürrenmatt, L’Illusion comique de Corneille, Neuf et demi de Jacques Téphany…Elle interprète également La Folle de Chaillot de Giraudoux, La Cerisaie de Tchékhov (Lioubov), Les Chaises (le Vieux) de Ionesco, Rodogune (Cléopâtre) de Corneille, Le Bourgeois gentilhomme (Madame Jourdain) de Molière, La Machine infernale (Jocaste) de Cocteau, Winnie dans Oh les beaux jours de Beckett.
Directrice de La Limousine, elle produit de nombreux spectacles dont Les Affaires sont les affaires de Mirbeau, avec Pierre Meyrand, mis en scène par Régis Santon,
Spectacle qui obtient trois « Molières » en 1995 (meilleur comédien, meilleur spectacle subventionné, meilleur décor).
Depuis 1996, l’aventure artistique d’Arlette Téphany et Pierre Meyrand s’est poursuivie sous la forme d’une compagnie indépendante, subventionnée par le ministère de la culture, « ATPM Théâtre ». Elle met en scène Rodogune au Petit-Montparnasse (rôle de Cléopâtre), La Douleur de Marguerite Duras au Théâtre de la Main d’or puis au Festival d’Avignon et au Festival de Sarlat, Sur les sommets, le repos de Thomas Bernhard au Théâtre de l’Union à Limoges puis au Théâtre-14 à Paris (rôle de Madame Meister, avec Pierre Meyrand dans celui de Monsieur Meister), puis, après la disparition de Pierre Meyrand, Les Combustibles d’Amélie Nothomb au Théâtre Essaïon puis au Studio des Champs-Élysées, Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche au Théâtre du Renard puis en tournée.
Depuis une dizaine d’années, Arlette Téphany s’est consacrée à l’enseignement de la tragédie classique pour le cours Périmony tout en présidant aux destinées de l’Union des Artistes.
Par ailleurs :
– Arlette Téphany a enregistré chez Jacques Canetti L’Opéra de quat’sous de B. Brecht (rôle de Jenny) et un disque de chansons de Boris Vian.
– Elle a participé à de nombreux montages poétiques (Baudelaire, Éluard, Brecht, Char..)
– Pour la télévision elle a tourné avec Claude Santelli, Guy Lefranc, Jean-Paul Carrère, Guy Jorré…
– En 1993, elle participe à l’évocation nationale du Convoi du 23 janvier 43, de Charlotte Delbo.
Elle était l’épouse de Pierre Meyrand (Paris, 3 août 1932-Brunoy 25 octobre 1999). Ils ont eu un fils Jean.
Ses obsèques auront lieu mardi prochain, 7 août, à 11h à la Cathédrale de Cavaillon
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