Protestations et culpabilisation : Bertrand Cantat renonce aux festivals…

Protestations et culpabilisation : Bertrand Cantat renonce aux festivals…
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Bertrand Cantat, qui fait face à une contestation grandissante pour ses concerts, 15 ans après la mort sous ses coups de Marie Trintignant, renonce à se produire dans les festivals d’été : « pour mettre fin à toutes les polémiques et faire cesser les pressions sur les organisateurs, j’ai décidé de retirer notre projet de tous les festivals d’été », a déclaré lundi l’ex-leader de Noir Désir âgé de 54 ans, dans un communiqué transmis à l’AFP.

[avec AFP]

Les protestations provenant de toutes parts, politiques, collectifs féministes, anonymes sur les réseaux sociaux, se faisaient de plus en plus vives depuis le retour sur scène de Bertrand Cantat, qui a débuté le 1er mars à La Rochelle une tournée pour défendre son premier album solo, Amor Fati paru le 1er décembre.

Juste indignation maternelle…

Cette annonce est survenue quelques heures avant la diffusion d’une interview dans l’émission « Stupéfiant » sur France 2 de la mère de Marie Trintignant, Nadine Trintignant, dans lequel elle exprime son indignation de voir Bertrand Cantat se produire sur scène : « Comment se fait-il, qu’un homme, alors qu’on sait qu’il a tué… Ça n’est pas un mystère. Comment ose-t-il ? Je trouve honteux, indécent, dégueulasse, qu’il aille sur scène. »

Selon la réalisatrice, le retour de Bertrand Cantat est impossible « parce qu’il a tué ! Tout simplement ». « S’il veut se réaliser en tant qu’artiste, il peut écrire pour des chanteurs qui eux n’ont pas tué. Il va se faire applaudir après avoir tué ? Est-ce que ça a déjà existé ? Moi j’ai cherché. Je suis remontée jusqu’au Moyen-Age. J’ai cherché si un tueur était venu sur une scène pour se faire applaudir. Ça n’a pas existé ».

… et juste droit à la réinsertion

Dans une lettre publiée lundi soir sur son compte Facebook, Bertrand Cantat « renouvelle (sa)compassion la plus sincère, profonde et totale à la famille et aux proches de Marie ». Estimant avoir « payé la dette à laquelle la justice (l’a) condamné », il invoque « le droit à la réinsertion. Le droit d’exercer mon métier ».

Libéré en 2007 de la prison de Muret (près de Toulouse), Bertrand Cantat a purgé plus de la moitié de sa peine après avoir été condamné à huit ans de prison par la justice pour les coups mortels portés en 2003 à sa compagne d’alors, Marie Trintignant.

Contrairement à Roman Polanski, qui a fui la justice américaine après avoir été condamné pour pédophilie, à la suite de rapports sexuels illégaux avec une mineure de treize ans, Bertrand Cantat a affronté les conséquences de ses actes en purgeant la peine infligée par la justice au nom de la société française.

Injuste culpabilisation des néo-moralisteurs

Les concerts déjà assurés depuis le début du mois n’ont pas été contestés par les municipalités-hôtes, contrairement à sa présence annoncée ces dernières semaines dans plusieurs festivals estivaux, aux Escales à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), à l’Ardèche Luna Festival…

Une pétition réunissant plus de 74 000 signatures réclamait par ailleurs la déprogrammation de l’artiste dans la Manche au festival les Papillons de nuit. Le conseil départemental de ce département avait même retiré sa subvention à l’événement. Mais les organisateurs avaient maintenu la programmation incluant Cantat

Lundi soir, le chanteur de rock se produisait au Rockstore à Montpellier, où une soixantaine de militants, refusant toute possibilité de pardon public, a interpellé avec véhémence la file de spectateurs se pressant à l’entrée de la salle. Les manifestants, derrière des barrières, criaient à l’attention des spectateurs, à deux ou trois mètres de distance : « Vous n’avez pas honte ? », ou encore : « Vous êtes complices! », en un processus assez odieux de culpabilisation. Les mélomanes n’ont pas répondu, sauf à travers l’envoi de quelques baisers ironiques.

Bertrand Cantat - message Facebook



 

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