À quand une politique culturelle véritablement décentralisée ?
La décentralisation connaît des carences importantes depuis de nombreuses années. Or cette redistribution des pouvoirs est une urgence, y compris sur le plan culturel, selon l’universitaire Philippe Teillet qui signe une longue analyse parue dans la revue Nectart.
« La décentralisation est une politique de redistribution des pouvoirs, rappelle Philippe Teillet, maître de conférences en sciences politiques à l’Université de Grenoble, en introduction. Elle revendique d’assurer le transfert de responsabilités antérieurement détenues par l’État à des assemblées ou à des exécutifs localement élus, et d’accroître la légitimité, les capacités et la liberté d’action des autorités infranationales. Elle peut obéir à différentes rationalités politiques : conserver le pouvoir (quand les succès des forces qui la portent semblent plus probables au niveau local que national), répondre à des pressions régionalistes ou autonomistes, se délester de compétences difficiles à exercer ou coûteuses… »
L’universitaire, citant Patrick Le Lidec, chargé de recherche CNRS au Centre d’études européennes de Sciences-Po, évoque par la suite les différentes composantes de la décentralisation, à savoir l’accroissement administratif des compétences des autorités locales, la légitimité politique de ces mêmes autorités et l’autonomie financière de ces dernières pour se procurer ds revenus.
« C’est la première composante qui domine les politiques françaises depuis les années 2000, au point de déséquilibrer une décentralisation qui repose dès lors sur un seul de ces piliers », constate Philippe Teillet, tandis qu’il pointe dans le même temps que les gouvernements successifs ont maintenu les finances locales sous leur pression.
Et le spécialiste des politiques culturelles de s’interroger sur le fond : « Veut-on vraiment de la décentralisation ? » Si c’est le cas, il faut alors « gouvernement autrement » et privilégier « une décentralisation de transition » qui embrasse aussi bien le culturel que l’écologique, le numérique ou encore le politique.
« Gouverner en transversal est donc un défi pour tous et une promesse que la décentralisation renouvelée pourrait tenir », explique-t-il, à condition que cette dynamique soit également celle des communautés locales.
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Plan complet de l’article
1. DÉCENTRALISATION CULTURELLE ?
– Décentraliser ? Vraiment ?
– Décentraliser ? Chiche !
– Décentraliser et négocier en périphérie ?
2. DÉCENTRALISER ! VRAIMENT OU AUTREMENT ?
– Gouverner autrement
– Une décentralisation de transition
Voir le numéro : revue Nectart
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