14 novembre 1824 : cadeau d’anniversaire de Felix à Fanny

À 15 ans (!), Mendelssohn a déjà toute une œuvre derrière lui et compose sa première symphonie pour grand orchestre, qu’il offre à sa grande sœur Fanny dont nous fêtons aujourd’hui le 197^eanniversaire. Une œuvre qui oscille entre hommage aux aînés et affirmation d’un style résolument personnel…

En 1824, Felix Mendelssohn a quinze ans. Il a déjà écrit pas mal de pièces, certains chefs-d’œuvre déjà, et notamment douze symphonies pour orchestre à cordes.

Il sent qu’il peut passer à une étape supérieure et s’attaquer à une symphonie pour grand orchestre (grand orchestre de l’époque, c’est-à-dire peu ou prou celui de Beethoven, soit environ soixante-dix à quatre-vingts musiciens), même s’il donne d’abord à cette nouvelle symphonie le numéro 13, comme s’il s’agissait d’une autre symphonie de jeunesse qui aurait juste un peu grandi. Il la termine fin mars.

Il ne la publie que bien plus tard et elle est jouée pour la première fois en public trois ans plus tard à Leipzig. Mais ce n’est pas la date du 1er février que j’ai choisie pour vous en parler, date de cette création. Car cette symphonie, Mendelssohn en fait d’abord cadeau à la personne qu’il chérit le plus au monde, sa grande sœur Fanny. Le 14 novembre 1824, Fanny fête ses dix-neuf ans et c’est pour cet anniversaire que la symphonie est jouée pour la première fois, en privé. C’est quand même plus joli, non ?

Mendelssohn a encore un style qui n’est pas totalement le sien. Il imite beaucoup Weber, dont il connaît déjà les compositions. Il fait aussi penser à Schubert, mais il est certain qu’il ne connaît absolument pas son confrère viennois et encore moins sa musique. Mais bon, même en imitant ses devanciers, il reste qu’il n’est pas vraiment manchot, notre Félix, pour ses quinze ans.

Jugez plutôt : je vous livre toute la symphonie (une petite demi-heure)… notamment le dernier mouvement, vraiment original pour le coup, avec ses petits épisodes pizzicato sortis de nulle part.

Cédric MANUEL