Polémique pour polémique
Où notre chroniqueur, pour une fois lapidaire, s’épargne de nommer Wajdi Mouawad et Bertrand Cantat — ce qu’il compense heureusement de ce chapeau putaclic.
J’ai rapidement vu passer une de ces polémiques ineptes dont notre époque misérable a le secret. Il s’agissait de savoir si un homme qui a tué quelqu’un, a été condamné et a purgé sa peine, pouvait écrire (ou quelque chose comme ça) la musique d’un spectacle de théâtre dans un grand théâtre d’État. D’un simple point de vue légal, il est très évident que oui ; comme il est évident que personne n’est obligé d’aller voir ce spectacle, ou de penser le moindre bien de ce musicien qui n’a jamais fait mystère de la noirceur de son désir… Le metteur en scène qui dirige ce théâtre a fait un joli papier en ce sens, d’ailleurs. Il a même, à la suite d’un commentaire du ministre de la Culture, mis sa démission dans la balance.
Je n’ai pas vu, en revanche, que l’on se demandât s’il est normal qu’un chanteur de variétés recycle sa camelote dans un grand théâtre national ; ni que l’on se demandât ce que cela peut bien dire du genre de cinéma au petit pied qu’on diffuse, désormais, dans ce genre d’endroits. Mais il faut bien que la musique produise l’effet que les comédiens sont incapables de donner.
Non ?
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Avec un goût prononcé pour le paradoxe, la provocation, voire la mauvaise foi, le dramaturge, metteur en scène et comédien Pascal Adam prend sa plume pour donner un ultime conseil : « Restez chez vous » ! Tel est le titre de sa chronique bimensuelle, tendre et féroce, libre et caustique, qu’il tient depuis janvier 2018.