Solo veut démarrer 2022 en célébrant la diversité d’un genre en floraison

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Le festival Solo se déroulera du 15 janvier au 5 février dans douze salles de la Seine-et-Marne. Un événement qui met en lumière une forme théâtrale en pleine expansion : le seul en scène. « Le genre est très riche et il faut montrer cette richesse », confirme Frédéric Maragnani, directeur du festival.

Après deux éditions annulées à cause de la pandémie, la nouvelle mouture du festival Solo se déroulera du 15 janvier au 5 février 2022. L’événement se déroulera dans douze lieux d’Île-de-France et présentera une vingtaine de spectacles, entre conférence au piano, théâtre engagé, conte musical ou encore concert décalé et humour. Le festival s’ouvrira le 15 janvier au théâtre de Chelles avec le spectacle La Femme qui danse, de la danseuse et chorégraphe Marie-Claude Pietragalla.

Spécialisé dans le spectacle d’artistes seuls en scène, l’événement initié par le théâtre de Chelles est né de la convergence de plusieurs constats. « L’idée part d’abord de l’observation du grand nombre de seuls en scène qui existent actuellement, explique Frédéric Maragnani*, le directeur de l’événement et du théâtre de Chelles. C’est un genre scénique qui s’est développé ces dernières années, il y a eu une grande floraison. »

Le directeur du festival n’a pas d’explications logiques à ce phénomène, mais il avance plusieurs éléments de réponse. « C’est une question de volonté de plusieurs actrices et acteurs, à un moment donné de leur carrière ou de leur parcours, d’après les retours que j’ai pu avoir. Ils ont envie de se confronter à ce genre pour porter leur propre parole sur scène par exemple, ou pour se mettre en danger seul face à un public. »

Richesse du genre

Frédéric Maragnani évoque également la raison économique derrière le succès de ce type de spectacle. L’économie du théâtre ne peut pas toujours produire de l’emploi pour tout le monde, selon lui, et certains artistes s’orientent vers ce genre pour trouver la voie des planches. Il faut aussi dire que le modèle, en lui-même, revient moins cher : les coûts sont réduits pour les déplacements comme pour l’accessibilité des publics.

Mais l’aspect strictement économique de ce type de spectacle ne pouvait justifier à lui seul la création du festival. « Il y a une perversion du système, cela s’observe dans le Off d’Avignon, reconnaît Frédéric Maragnani. Le stand-up ressort beaucoup et quand quelque chose devient majoritaire, cela pose problème. L’intérêt du festival Solo doit aller plus loin que cela. Souvent, le seul en scène est rapproché du seul stand-up et de l’humour. Bien sûr, cela existe et il y a d’excellents comiques ! Mais je me suis aperçu que le genre était très riche et qu’il fallait montrer cette richesse. »

Le festival est aussi né de la volonté d’organiser un événement sur la Seine-et-Marne en favorisant l’échange entre un grand nombre de lieux. Il est le reflet d’une volonté politique et culturelle de multiplier les collaborations artistiques dans l’Est francilien. « Ce département représente 47 % de la région, poursuit le directeur. Quand je suis arrivé il y a trois ans, je me suis dit qu’il fallait partager quelque chose avec les partenaires de ce territoire. » Ainsi Solo a-t-il également pour objectif de rassembler les populations du département grâce à différents soutiens venant de la ville de Chelles, de l’agglomération Paris-Vallée-de-la-Marne et de la région.

Collectif d’intérêt artistique

Le festival Solo compte aussi deux structures associées : la Maison du conte et Les Cuizines, scène conventionnée de musiques actuelles de la ville de Chelles. Un collectif d’intérêt artistique a été créé avec ces partenaires pour réfléchir ensemble à la programmation.

Frédéric Maragnani compose également le programme en allant voir des spectacles tout au long de l’année, pour prendre en compte tous les genres du seul en scène. « Nous commençons aussi à comprendre les attentes des publics et choisissons en fonction », précise-t-il. Selon le directeur du festival, les publics sont particulièrement friands de poésie, de spectacle qui les font rêver et les emportent ailleurs. « Si le format du seul en scène est relativement simple, cela n’empêche pas qu’il soit parfois très élaboré sur le plan technique, la lumière par exemple. Les publics sont attentifs à ce qu’ils voient sur le plateau. » Ils s’intéressent aussi à la matrice littéraire, aux références aux auteurs ou à la réinterprétation des textes.

Pour la suite, Frédéric Maragnani aimerait continuer d’explorer l’univers du conte et étendre le festival à d’autres lieux en Île-de-France. « Nous aimerions aussi augmenter le nombre de représentations et les partages de spectacles pour que les artistes puissent se représenter plusieurs fois. » Il existe d’autres festivals de seul en scène, mais pour Frédéric Maragnani, l’idée serait de faire de Solo un événement de référence dans la région francilienne.

Chloé GOUDENHOOFT

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En savoir plus : festival SOLO

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* Entretien réalisé l’an dernier pour l’édition qui a finalement été annulée en raison des restrictions politiques liées au contexte sanitaire.



 

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