28 novembre 1909 : trop dur

28 novembre 1909 : trop dur
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Instant classique – 28 novembre 1909… 101 ans jour pour jour. Sergueï Rachmaninov termine ce qui sera son avant-dernier concerto pour piano, d’une complexité et d’une densité rarement atteintes. Le grand pianiste Josef Hofmann, à qui la partition est d’ailleurs dédiée, refusera de la créer. C’est donc Rachmaninov lui-même qui s’en chargera…

En septembre 1909, quelques mois après avoir achevé sa merveilleuse Île des morts, Sergueï Rachmaninov termine ce qui sera son avant-dernier concerto pour piano (le suivant ne sera composé que dix-sept ans plus tard) tandis qu’il se trouve dans sa propriété d’Ivanovka. On se demande ce qu’il a pensé en relisant ce qu’il venait d’écrire. Jamais peut-être un concerto pour piano n’avait été jusqu’ici d’un langage plus complexe ni plus dense. L’écriture pianistique en est en effet d’une extrême difficulté, au point que le pianiste qui doit le créer à New York en novembre 1909, Josef Hofmann, à qui la partition est d’ailleurs dédiée, refusera de la jouer. C’est donc Rachmaninov himself qui va à New York pour créer son œuvre, sous la direction de Walter Damrosch. Il ne faudra pas attendre beaucoup pour qu’elle devienne très populaire. Lors des représentation new-yorkaise, Rachmaninov, dont l’œuvre est bissée, refusera d’en rejouer des extraits en bis (« encore » comme disent les anglo-saxons), montrant ses mains comme pour dire qu’elles ne le pourraient plus. Il faut rappeler ici que Rachmaninov était alors considéré comme l’un des plus grands pianistes de son temps. Et pourtant…

Quelques semaines plus tard, en janvier, c’est avec Gustav Mahler à la baguette que Rachmaninov joue son concerto. Imaginez un peu le rêve que cela aurait été de voir ces deux géants sur scène ! Le plus grand chef et le plus grand pianiste du moment réunis…

Je sais que d’habitude, on propose le troisième et dernier mouvement de ce que les amoureux du piano appellent le « Rach 3 », très cursif et impressionnant. Mais le premier n’est pas moins séduisant, avec sa mélodie introductive, tout droit sortie d’un chant traditionnel russe. Et puis si le cœur vous en dit, vous trouvez des dizaines d’interprétations de l’œuvre intégrale sur YouTube !

Pour ce premier mouvement, Allegro non tanto, j’ai choisi l’un des plus grands spécialistes de la musique de Rachmaninov et également éminent chef d’orchestre (son intégrale des symphonies du compositeur fait d’ailleurs référence), Vladimir Ashkenazy, ici sous la direction d’Anatole Fistoulari à Londres.

Cédric MANUEL

 



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