14 août 1817 : un petit arrangement de Beethoven
Instant classique – 14 août 1817… 203 ans jour pour jour. En 1795, Beethoven avait achevé un trio pour cordes – son troisième, et l’un des plus beaux de ses œuvres de jeunesse – qui avait provoqué une petite crise avec Haydn, dont Beethoven a considéré plus tard qu’il était jaloux (il lui avait conseillé de ne pas le publier).
Plus de vingt ans après, il semble qu’un musicien amateur, peut-être un ami ou un élève du compositeur, ait repris ce trio pour en faire un arrangement en quintette. Le résultat n’a pas dû satisfaire Ludwig van Beethoven, qui, à son tour, reprend la partition pour l’achever voici deux cent trois ans aujourd’hui. Quelques jours plus tard, il écrit une note assez curieuse à ce propos : « Trio arrangé en quintette à trois voix par M. Bonne Volonté (Herrn Gutwillen) et ramené à la lumière du jour de l’apparence de cinq voix véritables, et ainsi élevé d’une grande misérabilité à un second présentable par M. Volonté Correcte (Herrn Wohlwillen), 1817, le 14 août. nb. La partition originale du quintette à trois voix a été offerte en holocauste solennel aux dieux infernaux. »
Plus tard, en 1819, accablé de soucis matériels, Beethoven écrira à son vieil ami Ries : « Vous recevrez bientôt le quintette (op. 104) et la sonate (op. 106). Par la prochaine occasion, vous recevrez aussi mon portrait, car j’apprends que vous en avez réellement envie. » Et, quelques mois plus tard : « J’ai été pendant ce temps accablé de soucis, comme jamais je ne l’ai été dans ma vie, et cela pour avoir répandu des bienfaits sur d’autres hommes […] N’oubliez pas le quintette, et la sonate, et l’argent ; je veux dire les honoraires avec ou sans honneur (ces derniers mots en français) ». Le quintette venait en effet d’être édité à Vienne et à Londres.
Voici le 4e et dernier mouvement de ce quintette, que j’aime particulièrement, qui avance, qui avance…