7 août 1912 : Sergueï Prokofiev en petit jeune pressé
Instant classique – 7 août 1912… 108 ans jour pour jour. Sergueï Prokofiev a vingt ans à peine lorsqu’il compose son premier concerto pour piano. Il le conçoit donc en plein apprentissage au Conservatoire et le dédie d’ailleurs à son professeur Nicolas Tcherepnine, qu’il craignait beaucoup et qui n’était pas spécialement avenant pour son élève.
C’est une œuvre fascinante, brillante, mystérieuse, conçue un peu comme le deuxième concerto de Liszt, d’un seul tenant, avec des épisodes cependant très différenciés et déjà assez audacieux. C’est Sergueï Prokofiev lui-même qui crée la partition à Moscou voici cent huit ans (selon le calendrier grégorien), sous la direction de Constantin Saradzev. C’est aussi avec cette même œuvre que Prokofiev va se présenter l’année suivante au grand concours de piano Anton-Rubinstein, qu’il gagne, couronnant ainsi ses dix années de conservatoire.
Le concerto remporte un grand succès malgré ses éclairs avant-gardistes et je ne vous cache pas que je l’aime beaucoup. Tout comme j’aime cette interprétation très enflammée de Martha Argerich (que j’adore aussi) ici au festival de La Roque-d’Anthéron. L’orchestre lui offre un écrin brillant (la coda est juste incroyable) et vous aurez en prime les cigales, que le piano n’effraie pas. Vous aurez aussi un public très bruyant, mais bon, on ne peut pas, comme les rois, s’offrir des représentations strictement privées…