30 mai 1958 : Bartók retrouvé
Instant classique – 30 mai 1958… 62 ans jour pour jour. En 1958, Béla Bartók est mort depuis 13 ans. Pourtant, ce jour-là, il y a donc tout juste soixante-deux ans, le jeune violoniste Hansheinz Schneeberger crée, sous la direction de Paul Sacher à Bâle, une œuvre inédite du géant hongrois, un concerto pour violon à peine retrouvé.
C’est Stefi Geyer, autre violoniste morte quelques mois auparavant, qui l’a remise au chef d’orchestre après l’avoir conservée semble-t-il pendant presque cinquante ans. L’œuvre originale date en effet de 1908.
Béla Bartók a alors tout juste vingt-sept ans. Il écrit son premier concerto pour violon pour Stefi, dont il semble qu’il ait été fort amoureux. Mais tout n’est pas si simple sous le ciel des créateurs. La belle Stefi, elle, ne partage pas ce sentiment et le concerto qu’elle reçoit ne voit donc pas le jour.
Déçu, le compositeur va d’abord le réutiliser – en particulier le premier mouvement – pour écrire son premier des deux portraits pour orchestre, son opus 5, partition amère et désabusée. Ce concerto n’a que deux mouvements, qui n’ont pas vraiment réussi à s’imposer dans la littérature violonistique.
Pourtant, peu de temps après la création, deux autres géants s’en emparent à Philadelphie pour l’enregistrer : Isaac Stern et le chef Eugène Ormandy, Hongrois lui aussi (de son vrai nom Jenö Blau).