3 mai 1917 : « Vanité des vanités »
Instant classique – 3 mai 1917… 103 ans jour pour jour. Ernest Bloch (et non pas du tout Block comme l’écrit celui ou celle qui a mis l’extrait que j’ai choisi en ligne) est un compositeur suisse naturalisé américain.
Il a trente-six ans, en 1916, lorsqu’il achève à la fois une symphonie, qu’il appelle « Israël » et son œuvre la plus célèbre, une rhapsodie pour violoncelle et orchestre, Schelomo. Les deux sont créées le même jour, il y a juste 103 ans, à New York, avec le violoncelliste Hans Kindler et le Philharmonique de New York, dirigé par Bloch.
Ce dernier pensait que la musique contenait une dimension à la fois philosophique et spirituelle qu’il a cherché à répercuter dans ses œuvres. Bien que ne parlant pas l’hébreu, il a ainsi voulu revenir à ses racines hébraïques dans ces deux compositions. Schelomo est la transcription germanique (sauf erreur) de Salomon. Cette œuvre s’inspire d’une pensée du roi légendaire telle qu’elle ressort de l’Ecclésiaste et, pour remplacer la voix et lui éviter de composer sur un texte dont il n’aurait pas maîtrisé la langue originelle, il choisit le violoncelle en raison du son grave et chaleureux produit par ce merveilleux instrument. L’œuvre, particulièrement évocatrice et puissante, est parcourue de références au pouvoir, au luxe et à la volupté. Plane au-dessus d’elle la phrase-leitmotiv « Vanité des vanités, tout est vanité ».
Pour cette œuvre phare du répertoire du violoncelle, retour bien sûr à Rostropovitch, ici avec un Bernstein exalté (et barbu !) à la tête de notre orchestre national. Magnifique captation du milieu des années 1970, où l’on entend tout, jusqu’aux grognements du chef et, inévitable à Paris, les tousseurs invétérés du théâtre des Champs-Élysées… Mais pourtant, comme on aimerait pouvoir les entendre à nouveau (à condition qu’ils toussent dans leur coude !).