17 janvier 1880 : « de la vraie musique » (enfin !)
Instant classique – 17 janvier 1880… 140 ans jour pour jour. Trente-cinq ans ! César Franck n’a plus rien composé pour la musique de chambre depuis trente-cinq ans lorsqu’il achève son quintette pour deux violons, violoncelle, alto et piano.
César Franck y revient à cinquante-six ans pour Camille Saint-Saëns, à qui l’œuvre est dédiée et qui la créera au piano à la Société nationale de musique avec le quatuor Marsick il y a tout juste cent quarante ans. Il semble que Saint-Saëns n’en ait pas fait grand cas. Et il n’est pas le seul : le public regarde cette œuvre avec circonspection, l’accueille bien mais l’oublie aussi sec.
Mais pas tout le public… Debussy y voit lui un acte de naissance, « de la vraie musique » écrit Monsieur Croche. Et de fait, Franck, par cette partition très lyrique, et même dramatique – ce qui n’est guère en vogue alors – ouvre la voie à la nouvelle génération de musiciens français, les Debussy, Chausson, d’Indy, Schmitt. Tous devront énormément à ce quintette dans leur propre musique de chambre.
Le quintette est en trois mouvements dont voici le second, admirable, à écouter les jours de pluie (ça n’ira pas mieux, mais vous ne regretterez pas de devoir rester calfeutrés).
Et avec le quatuor Borodine et Sviatoslav Richter au piano… What else ?