Quatre femmes accusent le réalisateur Paul Haggis d’agressions sexuelles
Le réalisateur canadien oscarisé Paul Haggis est désormais accusé d’abus sexuels par quatre femmes, selon une plainte au civil déposée vendredi à New York, preuve que le torrent d’accusations né de l’affaire Weinstein n’est pas terminé. Cette assignation en justice intervient après une première plainte déposée le 15 décembre devant la Cour suprême de New York par une agente publicitaire de cinéma, Haleigh Breest, qui accusait Paul Haggis de l’avoir abusée et violée en janvier 2013, alors qu’elle avait 26 ans.
[AFP]
Haggis, 64 ans, connu aussi pour avoir rompu avec la scientologie, avait devancé l’assignation en déposant le même jour une plainte contre Mme Breest. Il y démentait ses accusations et accusait l’agente de lui « réclamer des millions de dollars » pour éviter qu’elle porte plainte.
Dans l’assignation amendée vendredi, les trois nouvelles victimes présumées restent anonymes, identifiées uniquement comme Jane Doe no1, Jane Doe no2, et Jane Doe no3. La plainte souligne que « depuis que Mme Breest a porté plainte, trois autres femmes sont sorties du rang et ont dénoncé Paul Haggis pour viol et abus sexuel ».
Trois nouvelles plaintes
Jane Doe no1, une agente publicitaire qui travaillait avec M. Haggis pour un programme télé, aurait été attaquée en 1996, lors d’une réunion tardive dont il aurait exigé qu’elle se déroule dans un bureau isolé. Cette femme l’accuse de l’avoir embrassée de force, avant de l’obliger à lui faire une fellation et de la violer.
Jane Doe no2, une jeune femme qui voulait lui proposer une idée d’émission, aurait elle été abusée en 2008, lors d’une rencontre dans le bureau du réalisateur. Il aurait aussi essayé de l’embrasser de force, mais elle aurait réussi à s’enfuir.
Jane Doe no3, une jeune femme que M. Haggis aurait rencontrée à un festival de cinéma, affirme elle avoir été violentée en 2015. M. Haggis aurait tenté de l’embrasser de force puis rattrapée alors qu’elle tentait de s’échapper en taxi. Elle ne lui aurait échappé qu’après l’avoir frappé alors qu’il tentait d’entrer dans son immeuble.
Prédateur en série ou victime d’une machination.
Pour le cabinet d’avocats Emery Celli Brinckerhoff&Abady, à l’origine des assignations contre M. Haggis, ces expériences montrent qu’il « est un prédateur en série qui s’en prend aux femmes depuis des années ».
Contactée par l’AFP, une avocate de M. Haggis, Christine Lepera, n’a pas immédiatement réagi. Mais dans une déclaration au site spécialisé Deadline, elle a indiqué que M. Haggis « démentait les accusations anonymes en bloc ».
Elle a dénoncé la plainte amendée comme « une nouvelle tactique (des avocats de Breest) pour lui nuire et […] obtenir de l’argent ».