Cinq chiffres qui prouvent que les festivals de musique se portent bien
Qui a dit que tout allait mal ? Selon une étude menée conjointement par la Sacem, le CNV et l’Irma, présentée en marge du “Printemps de Bourges” et qui couvre les trois dernières années, le nombre de festivals a continué à augmenter en 2015, et cela malgré la crise. Une vitalité bienfaisante que Profession Spectacle vous décrypte en cinq chiffres.
132… comme le solde des créations de festivals depuis 3 ans.
Bonne nouvelle, les créations de nouveaux festivals restent donc toujours supérieures aux disparitions, ce qui signifie que le secteur résiste à la crise. Au total, on compte 1887 festivals dans toute la France, répartis sur 1225 communes, selon les chiffres de cette troisième étude de la Sacem baptisée Barofest. Si on entre dans le détail, on découvre qu’en 2015, 92 festivals ont disparu tandis que 109 se créaient, soit un solde positif de 17, comparable à celui de 2014 (+18). Les festivals de musiques amplifiées et électroniques représentent la moitié des créations. Il est à noter que 8 % des festivals disparus n’ont eu qu’une seule édition, quand 70 % de ceux qui ont mis la clé sous la scène entre 2013 et 2015 avaient moins de dix ans.
250 000… comme le nombre de spectateurs au festival des Vielles Charrues en 2015.
L’événement se place une fois de plus en tête du classement. Un chiffre record et en progression puisque les entrées payantes ont augmenté de 15 % (202 000). Et rappelons-le : tout est organisé sans un euro de subvention. Le nombre de spectateurs a également augmenté à Rock en Seine (120 000 spectateurs) et Solidays (180 000). Quatre régions accueillent plus de 200 festivals par an : Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées… Quant à la Bretagne et la Corse, elles sont en tête des régions avec la plus importante densité de festivals par habitant.
70 %… comme le pourcentage de festivals portés par des associations.
Pour le reste, on trouve des structures publiques (7 %) et de rares entreprises privées (5 %). Cette composition explique aussi pourquoi les festivals sont moins touchés que d’autres secteurs de la culture par la baisse des budgets alloués par l’État ou par les collectivités locales.
155… comme le nombre de millions d’euros qu’a rapporté leurs billetteries.
C’est tout de même un tiers de ce que génèrent les spectacles de musiques actuelles en France. Les plus gros événements représentent 14 % des festivals mais pèsent pour 88 % dans cette somme. Une autre tendance qui émerge de cette étude sur la période 2013-2015, c’est le développement du modèle entièrement payant. Sur les créations de festivals, plus de la moitié (58 %) sont en effet payants et seulement 12 % sont gratuits. Résultat : un festival français sur deux est aujourd’hui entièrement payant, un sur quatre est « partiellement payant » et un sur cinq gratuit. Autre enseignement remarquable, l’étude révèle que la taille de chaque festival relève de son modèle économique : les gros sont majoritairement payants et les moyens, partiellement payants ; nous retrouvons par conséquent beaucoup de petits festivals dans ceux qui sont gratuits.
74 %… comme le pourcentage total de créations de festivals dédiés aux musiques actuelles (21 %) et amplifiées (53 %) entre 2013 et 2015.
La Sacem entend par là les scènes réservées à l’électro, au rap, à la pop, au métal, au rock et au reggae. Ces musiques sont beaucoup plus dynamiques que les festivals consacrés à la chanson, aux musiques traditionnelles et du monde, au jazz et au blues qui ont, quant à eux, connu plus de disparitions que de créations.
Jacques GUILLOUX
Vous avez raison, et nous allons de ce pas intégrer cette précision dans l’introduction de l’article.
Merci.
Bonjour Jacques Guilloux,
Ce serait bien de dire que l’étude dont vous parlez, le Barofest 2016, est un travail commun avec le CNV, l’Irma et la Sacem. C’est ce partage d’expertises qui permet de faire avancer l’analyse.
Marie-José Sallaber
Irma.
0681295377