9 septembre 1825 : selon Beethoven, « une des œuvres les plus dignes de mon nom »
Instant classique – 9 septembre 1825… 110 années jour pour jour. En août 1825, Ludwig van Beethoven termine son 15e quatuor à cordes, qu’il dédie au prince Galitzine, et qui est joué le 9 septembre suivant (ou le 7, il y a un petit doute) au Prater, à Vienne, par le fameux quatuor Schupanzigh avec grand succès.
Ce quatuor est l’un des grands chefs-d’œuvre de Beethoven, et aussi le plus long (quatuor). Bien qu’il ait cinq mouvements, c’est le troisième que je vous propose. Intitulé « Chant de reconnaissance offert à la divinité par un convalescent », cet « adagio molto » est une merveille absolue, d’une tendresse et d’une plénitude qui vous feront planer après une journée difficile, sans tristesse ni même nostalgie. Juste une sorte de contemplation agrémentée ici et là d’éclairs de joie et de sourires affectueux.
Ludwig van Beethoven a écrit ce mouvement – c’est ce qui explique l’épigraphe – après deux mois d’une infection intestinale très agressive qui l’avait laissé exsangue. C’est sans doute l’une des seules inflammations abdominales de l’histoire de la musique à qui il faut rendre grâce d’avoir inspiré un tel monument. Beethoven ne s’y trompait pas, puisqu’il est bien sûr l’auteur du commentaire qui constitue le titre de cette chronique du jour.
Inutile de rappeler qu’en 1825, il est par ailleurs absolument sourd depuis plus d’une décennie. Comme tant d’autres, c’est donc une œuvre qui vient du plus profond de l’âme de ce poète universel, une de celles qu’il vous faut écouter séance tenante.