9 novembre 1881 : « J’ai écrit un petit concerto pour piano avec un joli petit scherzo »
Instant classique – 9 novembre 1881… 138 ans jour pour jour. « Je dois vous dire que j’ai écrit un petit concerto pour piano avec un joli petit scherzo. » Un « petit concerto » de trois-quart d’heure et qui est devenu l’un des piliers du répertoire pianistique, voilà ce dont Brahms parle lorsqu’il écrit à son ami Herzogenberg.
Il lui aura fallu trois ans pour en venir à bout, mais ça valait la peine de tenir le coup. L’œuvre est créée à Budapest voici 137 ans, avec Johannes Brahms lui-même au piano. Le succès est immédiat et immense.
Le concerto est inhabituellement en quatre mouvements. C’est en effet à cause du fameux « joli petit scherzo » dont il parle, placé en seconde position et qui était d’abord destiné à son concerto pour violon, puis remisé. Cet allegro appassionato est un bijou à lui tout seul. Il mêle une attaque très sombre et impétueuse à une petite mélodie aux violons qui semble geindre, mais qui est splendide. Puis tout se mixe, se confronte comme dans une lutte éperdue au milieu des éclairs.
Même si le délicieux et célébrissime allegretto grazioso final est le morceau le plus renommé de la partition, c’est bien le fameux scherzo que j’ai choisi de vous faire entendre. Ici avec Christian Zimerman, avec son mentor, Leonard Bernstein. Eh oui, me direz vous peut-être, ce n’est pas la meilleure interprétation de ce concerto là, mais moi je l’adore, Bernstein, voilà.