9 décembre 1900 : comment la musique de Debussy en met plein les yeux
Instant classique – 9 décembre 1900… 118 années jour pour jour. En 1892, Claude Debussy nourrissait le projet d’écrire trois scènes au crépuscule, qui se transformèrent ensuite en trois Nocturnes pour orchestre et violon principal.
La partie de violon devait être tenue par le grand Eugène Ysaye. Mais cette version a disparu, à la suite d’une dispute entre les deux hommes. Il faut dire que l’impitoyable Mr Croche, son pseudonyme de critique, avait un caractère assez difficile.
En décembre 1897, Debussy s’attela donc à une nouvelle version de ses trois Nocturnes, qui lui prit deux années. Les deux premiers morceaux, Nuages et Fêtes, furent créés ce 9 décembre 1900 par les Concerts Lamoureux, suscitant des critiques dithyrambiques. Le troisième nocturne, Sirènes, sera créé moins d’un an plus tard.
Claude Debussy avait imaginé un programme pour chacun des Nocturnes. Pour Fêtes, que j’ai choisi ici, il écrivit: « C’est le mouvement, le rythme dansant de l’atmosphère avec des éclats de lumière brusque, c’est aussi l’épisode d’un cortège (vision éblouissante et chimérique) passant à travers la fête, se confondant en elle, mais le fond reste, s’obstine, et c’est toujours la fête et son mélange de musique, de poussière lumineuse participant à un rythme total. »
Eh bien figurez vous qu’on ne fait pas qu’entendre tout ça : on le voit, aussi. Un prodige !