9 avril 1881 : l’idylle pittoresque de l’Auvergnat Emmanuel Chabrier
Instant classique – 9 avril 1881… 137 années jour pour jour. « Nous venons d’entendre quelque chose d’extraordinaire, une musique qui relie notre temps à celui de Couperin et de Rameau. »
Ainsi César Franck s’exprime-t-il à la sortie du concert donné à la Société nationale de musique, à Paris, où la pianiste Marie Poitevin vient de jouer six pièces pittoresque du compositeur auvergnat Emmanuel Chabrier, lequel a juste quitté ses fonctions au ministère de l’Intérieur, où il travaillait depuis près de 20 ans.
Il faut dire que la création de ces pièces pour piano ont eu un retentissement énorme et font en effet penser à des pièces du siècle des Lumières qui seraient tombées sur un piano au lieu d’un clavecin. Les courtes pièces pittoresques sont normalement au nombre de dix, mais ce 9 avril 1881, seules six sont créées.
Elles portent toutes un nom : Paysage, Mélancolie, Tourbillon, Sous-bois, Mauresque, Idylle, Danse villageoise, Improvisation, Menuet pompeux et Scherzo-Valse. Quelques unes d’entre elles seront orchestrées ensuite et sont d’ailleurs plus connues aujourd’hui dans cette dernière forme.
C’est la délicieuse Idylle que je vous propose ici, œuvre pleine de finesse, d’optimisme et de fraîcheur, qui met de bonne humeur… c’est normal puisque, malgré un destin personnel assez triste, Emmanuel Chabrier était la jovialité même ! Sa musique est fondamentale pour comprendre celle qui suivra en France, d’Erik Satie à Maurice Ravel, qui le considérait comme un des plus grands.