8 septembre 1802 : Haydn et ses trompettes visionnaires

8 septembre 1802 : Haydn et ses trompettes visionnaires
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Instant classique – 8 septembre 1802… 217 ans jour pour jour. Le musicologue Alfred Schnerich considérait l’Harmoniemesse de Joseph Haydn comme la plus belle messe de tout le répertoire après la Solemnis de Beethoven. On la connaît pourtant fort peu.

L’œuvre est l’une des dernières grandes partitions (la dernière achevée) de Haydn, qui la crée à Eisenstadt, le 8 septembre 1802 pour la fête de la princesse Esterhazy. Son nom, Messe d’harmonie, est apocryphe et n’apparaît qu’au milieu du XIXe siècle. Il vient du fait que l’instrumentation de l’œuvre laisse une place très importante aux vents. Et tout particulièrement aux cuivres. C’est d’ailleurs l’un des points fondamentaux de cette partition magnifique : Haydn fait une utilisation des trompettes rien moins que visionnaire.

C’est la raison pour laquelle j’ai choisi l’Agnus Dei final, où l’on entend, après un adagio assez usuel mais très beau, des fanfares triomphales sur « dona nobis pacem » qui annoncent clairement les œuvres du XIXe siècle, avec une utilisation finale du chœur en crescendo et decrescendo très inattendue.

Autorité du maître qui n’avait plus rien à prouver et qui pouvait donner libre court à son intuition créatrice, bien que la composition de l’œuvre lui ait coûté semble-t-il beaucoup d’efforts, lui qui avait 68 ans à sa création.

Avec Harnoncourt, ça crépite, ça pétarade, ça avance.
Ce n’est plus une messe, c’est un coup de fouet.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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