8 mai 1924 : Arthur Honegger et son concerto pour une loco
Instant classique – 8 mai 1924… 197 années jour pour jour. Arthur Honegger, le plus français des compositeurs suisses, compose un mouvement symphonique en hommage à la rolls des locomotives américaines : Pacific 231. Une œuvre très moderniste, un peu inquiétante.
« Pacific 231 », ce n’est pas une vieille marque de pastis ou autre apéro d’été, c’était d’abord la rolls des locomotives au début du XXe siècle, chef-d’œuvre de l’industrie ferroviaire, créée aux États-Unis et acheminée d’abord vers la Nouvelle-Zélande, ce qui lui a donné son nom. Le chiffre 231 correspond, dans la classification retenue en France, à la disposition des roues : un bogie porteur à deux essieux à l’avant, trois grandes roues centrales pour le moteur et un essieu porteur à l’arrière.
Arthur Honegger, le plus français des compositeurs suisses, tire de la mise en route de ce mastodonte un mouvement symphonique qu’il essaiera de dévaloriser plus tard tant cette œuvre est alors devenue célèbre, occultant parfois les autres, ce qui ne plaisait guère au compositeur.
Œuvre très moderniste, un peu inquiétante, elle est pourtant résolument classique dans sa construction. Composé en 1923 et dédié au chef Ernest Ansermet, le mouvement symphonique n°1 de Honegger, qui avait alors trente-et-un ans, est créé à l’opéra de Paris le 8 mai 1924 sous la direction de Serge Koussevitsky, et remporte un vif succès.