8 mai 1829 : la symphonie d’un homme « aimable et bon »
Instant classique – 8 mai 1829… 191 ans jour pour jour. C’est d’abord en pianiste virtuose, l’un des plus important du début du XIXe siècle, qu’on connaît aujourd’hui Ignaz Moscheles, Pragois né en 1794.
C’est dans sa ville natale qu’il étudie d’abord le piano, avec Dionys Weber, qui a une particularité : il déteste Beethoven. Pas de chance, le petit Ignaz Moscheles, lui, le vénère et se procure ses partitions en cachette. À quatorze ans, il part à Vienne, étudie avec Salieri et Albrechtsberger, et enfin approche le grand génie bourru. Beethoven, décelant des dons très étendus, lui confie en 1814 la réduction pour piano de Fidelio, imaginez un peu. C’est à Moscheles, alors installé à Londres comme professeur à l’Académie royale de musique, que Beethoven écrira sa dernière lettre en mars 1827, quelques jours avant sa mort, pour le remercier d’une aide financière accordée par l’académie au compositeur.
Pianiste virtuose réclamé partout, Moscheles voyage en effet beaucoup, dans toute l’Europe. C’est ainsi qu’il rencontre Félix Mendelssohn, à qui il donnera d’ailleurs quelques cours, et qui sera un indéfectible ami. À sa demande, d’ailleurs, après avoir passé vingt ans à Londres, Moscheles viendra s’installer à Leipzig, où Mendelssohn règne en maître, pour enseigner le piano au Conservatoire. C’est là qu’il mourra un quart de siècle plus tard, laissant à tous des souvenir heureux, ceux d’un homme « aimable et bon ».
Je vous reparlerai tantôt de l’influence – importante – de Moscheles sur des compositeurs comme Chopin ou Liszt et même Schumann au piano. Mais aujourd’hui, on célèbre plutôt l’anniversaire (probable) de la création de la seule symphonie de Moscheles – lui qui a essentiellement consacré ses talents de compositeur au piano, souvent avec orchestre d’ailleurs, notamment avec plusieurs concertos et qui laissera environ cent cinquante numéros d’opus.
Lorsqu’il compose sa symphonie, il est à Londres, où il occupe une place importante dans la vie musicale. C’est une symphonie au langage très personnel et tout à fait intéressant et que du coup je vous propose dans son intégralité, puisqu’on ne parle pas de ce grand musicien tous les jours.