8 juin 1912 : la symphonie chorégraphique de Ravel pour les Ballets russes
Instant classique – 8 juin 1912… 107 ans jour pour jour. Comme Maurice Ravel le raconte lui-même, c’est Serge de Diaghilev, incontournable patron des Ballets russes, qui passe commande à Ravel d’un ballet sur un argument de Michel Fokine, d’après un roman grec de la fin du IIe siècle de notre ère.
Dès le départ, il dit chercher à rester fidèle à la Grèce de « [ses] rêves, qui s’apparente assez volontiers à celle qu’ont imaginée et dépeinte les artistes français de la fin du XVIIIe siècle ». Commencée en 1909, l’œuvre a eu quelques peines à émerger de la plume de Ravel, avant de devenir, pour reprendre Stravinsky, « l’une des plus belles œuvres de la musique française ».
Des extraits, joués en 1911, sont fort mal accueillis. La première de l’œuvre intégrale est sans cesse repoussée, les disputes entre chorégraphe (Nijinsky), librettiste, musiciens, etc., rendent les répétitions irrespirables. Enfin, pour cette première au Châtelet, le succès n’est pas au rendez-vous… Mais il ne tardera pas, en commençant par Londres, avant d’entrer dès 1921 au répertoire de l’Opéra de Paris.
Ravel en tirera deux suites qui sont très fréquemment données au concert (le ballet entier ne l’étant lui presque jamais). La danse générale conclusive finit d’exalter l’auditeur pris dans les sortilèges de l’orchestre ravélien. Laissez vous tourbillonner !
Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »