7 (?) octobre 1827 : Schubert tout en hypothèses
Instant classique – 7 octobre 1827… 192 ans jour pour jour. On ne sait à peu près rien de cet adagio merveilleusement délicat, que Franz Schubert écrit à la fin de sa courte vie. Ou presque rien. Il est probable qu’il date de l’automne 1827, et c’est pourquoi je vous l’offre aujourd’hui. Juste parce que j’étais dans le mood !
Dans l’histoire de la musique, les œuvres dont on ne sait rien sont légion, même lorsqu’elles sont très célèbres… C’est le cas de celle-ci, qui a servi à quelques films et notamment pour le film éponyme de Fritz Lehner sur la vie du compositeur. Alors, quand on ne sait pas, on fait des hypothèses.
La plus fréquente est de faire remonter la composition de cette œuvre à 1825 ou 1826, après un séjour de Schubert à Gmunden, jolie ville de Haute-Autriche. Une légende tenace relayée de père en fils/fille et de mère en fille/fils y raconte que Schubert aurait composé cet adagio pour trio (piano, violon, violoncelle) après avoir entendu le chant de constructeurs de pilotis.
Une autre hypothèse, plus scientifique, considère qu’il s’agirait plutôt d’un morceau composé pour un trio, dont il aurait été le mouvement lent « ébauché » (!). Ou encore que Schubert aurait destiné cette pièce à une de ses fameuses « schubertiades » entre amis mais que, faute d’un violoncelliste, il se serait rabattu sur un duo, devenu la fantaisie pour piano et violon D934.
Peu importe, me direz-vous, ce Notturno se suffit bien à lui-même. Mélancolique mais serein, il nous rappelle qu’avec Schubert, on est souvent ni triste, ni heureux, on est vivant.
Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »