7 janvier 1868 : un concerto qui aurait pu faire à lui seul la fortune de son auteur…

7 janvier 1868 : un concerto qui aurait pu faire à lui seul la fortune de son auteur…
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Instant classique – 7 janvier 1868… 152 ans jour pour jour. Si Max Bruch a quelque peu disparu du panthéon musical classique ces dernières années, c’est parce que sa mémoire ne s’est pas remise des virulentes attaques dont il a pu faire l’objet par plusieurs compositeurs du XXe siècle, au premier rang desquels Arnold Schoenberg, qui critiquait avec un mépris souverain son académisme conservateur.

Max Bruch est pourtant un compositeur très prolifique, alors surtout connu pour ses oratorios, mais qui a composé des dizaines d’œuvres, y compris symphoniques. Certes, il est resté accroché à la période romantique et n’a pas suivi le mouvement, mais ça n’en fait pas un nullard pour autant. Chef d’orchestre réputé, professeur très renommé à Berlin, docteur Honoris Causa à Cambridge comme Tchaikovsky, il n’a pas à rougir. Il vénérait Brahms, qui était son ami.

Son premier concerto pour violon est sans doute, avec la Fantaisie écossaise – également pour violon et orchestre – et dans une moindre mesure son Kol Nidrei pour violoncelle et orchestre, le seul qui est vraiment resté au répertoire de ses œuvres. C’est pourtant un habile compositeur, au sens mélodique certain, même s’il ne se départit pas beaucoup d’une austérité parfois un peu aride.

Chef-d’œuvre de la littérature pour violon, son premier concerto est esquissé dès 1857 (il avait alors dix-neuf ans), repris sept ans plus tard et achevé en 1866 avec l’aide du virtuose Joseph Joachim, mais immédiatement révisé. La création de sa version finale a eu lieu il y a cent cinquante-deux ans aujourd’hui, par Joachim au violon, à Brême, sous la direction de Karl Reinthaler.

Il ne fait aucun doute que cette partition tient parfaitement sa place aux côtés de celles de Brahms ou de Mendelssohn, deux compositeurs auxquels on pense spontanément en l’écoutant. Mais si Bruch en a conçu de lourds regrets postérieur, c’est parce qu’il en a vendu les droits avant de s’apercevoir que de toutes ses œuvres, c’est celle qui lui aurait assuré entre toutes sa fortune…

Si le troisième mouvement est le plus célèbre de ce concerto relativement court, les deux autres valent le détour et y préparent – d’autant plus qu’ils sont attachés. En voisine interprétation inspirée et bien captée par Julia Fischer avec l’orchestre de la Tonhalle de Zurich, sous la direction de David Zinman.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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