7 décembre 1875 : Saint-Säens sans pitié pour les prétentieux
Instant classique – 7 décembre 1875… 145 années jour pour jour. Camille Saint-Säens crée l’une de ses plus célèbres partitions : un court poème symphonique sur le mythe de Phaéton, fils d’Hélios, dieu du soleil. Une œuvre qui s’accélère et virevolte progressivement, avant de s’éteindre lentement.
Phaéton, c’est le fils d’Hélios, dieu du soleil. Du moins, c’est ce dont il se vante auprès de ses petits copains, qui lui demandent de le prouver. Phaéton va donc jusqu’au soleil, péniblement et demande à Hélios s’il est bien son fils. Le dieu le lui confirme et lui offre, pour qu’il le prouve, un vœu. Voilà que ce petit malin de Phaéton lui demande de conduire son char, emmené par ses fameux chevaux ailés. Hélios tente de le dissuader tant cette idée est folle : même Zeus ne pourrait pas conduire ce char, mais il ne peut revenir sur sa promesse de lui accorder son vœu. Phaéton prend le char et c’est une catastrophe : il brûle et assèche tout sur son passage. Informé du désastre, Zeus n’a d’autre choix que de foudroyer Phaéton, qui tombe dans le fleuve Eridan, lequel éteint les flammes.
Camille Saint-Säens s’intéresse en 1873 à cette légende mythologique qui illustre l’échec du héros imprudent. Il en tire un court poème symphonique où l’on entend au début les fiers accents aux cuivres d’un Phaéton gonflé à bloc. Mais tout s’accélère et virevolte, jusqu’à l’éclair de Zeus qui foudroie le jeune inconscient. Tout s’éteint lentement.
C’est à Paris, aux fameux Concerts Colonne, que l’œuvre est présentée le 7 décembre 1875. Elle restera l’une des plus célèbres partitions du compositeur, ici défendu avec panache par Pierre Dervaux, un grand spécialiste de la musique française.