6 février 1813 : Tancredi, le chef-d’œuvre d’un « génie vierge encore »
Instant classique – 6 février 1813… 205 ans jour pour jour. À l’issue des représentations, à Venise, de L’occasione fa il ladro, à l’automne 1812, le jeune Gioachino Rossini, qui n’a pas 21 ans, reçoit commande par la Fenice d’un nouvel opéra, « seria » cette fois. C’est le théâtre qui choisit l’argument, lequel sera adapté du Tancrède de Voltaire. Le livret est confié à Gaetano Rossi et tout se prépare sous les meilleurs auspices.
Pour l’occasion, à Venise, on veut bien se lamenter sur Tancrède, mais pas voir la fin tragique de l’original. Une conclusion heureuse est donc concoctée, à laquelle une reprise de l’œuvre quelques mois plus tard à Ferrare, remédiera intelligemment.
Malheureusement, ce 6 février, la première de Tancredi est interrompue au beau milieu du second acte par l’indisposition de la contralto Adelaide Malanotte-Montresor, qui chante le rôle titre ; et de celle de la Manfredi-Guarmani, qui chante Amenaïde…
Il faudra attendre le 11 février pour que l’œuvre soit créée intégralement, remportant un très grand succès, y compris auprès de Stendhal, pour qui tout ceci constituait davantage une promesse qu’un aboutissement : « Ce qui frappe, c’est la jeunesse. Tout y est simple et pur. C’est le génie dans toute sa naïveté. C’est le génie vierge encore. » (Vie de Rossini).
En voici l’un des moments forts, l’entrée en scène de Tancrède, couronné par le fameux « Si tanti palpiti », ici par l’une de celles dont ce fut le rôle fétiche, Marylin Horne, en plein Rossini revival !
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Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Tancredi de Gioachino Rossini – Opera Southwest