5 septembre 1857 : Liszt fait du Freud avant l’heure
Instant classique – 5 septembre 1857… 148 années jour pour jour. C’est vers 1824, alors qu’il n’a pas quinze ans, que Franz Liszt découvre Faust de Goethe, grâce dit-on à l’entremise de son ami Hector Berlioz.
Abandonnant l’idée d’en faire lui aussi – comme Berlioz ou Louis Spohr et en attendant Charles Gounod – un opéra, il décide de composer une symphonie avec voix en trois mouvements, chacun d’entre eux décrivant l’un des trois personnages principaux du chef-d’œuvre de Goethe : Faust, Marguerite et Mephisto.
Au départ, il n’y avait d’ailleurs pas de voix. C’est peu avant la création à Weimar (la partition initiale fut achevée en 1854 et dédiée… à Berlioz) qu’il ajouta une partie pour ténor et un chœur d’hommes, apothéose majestueuse appuyée par l’orgue, d’une œuvre torrentielle (près de 75 minutes) qu’il appela « Une symphonie sur Faust en 3 portraits psychologiques » et qui devint vite la Faust-Symphonie.
En voici le dernier mouvement, « Méphistophélès », dans l’une des interprétations de référence de la symphonie. Dans ce dernier mouvement, on sent partout le fameux « esprit qui nie tout » et, çà et là, quelques références aux autres personnages – en particulier Marguerite – selon système du leitmotiv cher à son futur gendre, Richard Wagner.
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Eugène Delacroix, L’Ombre de Marguerite apparaissant à Faust (1828)