5 mai 1774 : Mozart peut mieux faire
Instant classique – 5 mai 1774… 245 ans jour pour jour. Des quarante-et-une symphonies de Mozart, il faut bien dire que la 30e, achevée il y a tout juste 245 ans, n’est pas la plus réussie ni la plus intéressante.
Wolfgang Amadeus Mozart a alors dix-huit ans et il est astreint à une évolution dans son style pour aller vers le style « galant », alors très en cour, pour lequel il écrira de bien meilleures partitions pour ses sérénades et divertimenti. Mais l’œuvre n’en reste pas moins de Mozart et, même décevante, elle n’en est pas pour autant indigne.
L’introduction, par exemple, est assez belle, et on trouve d’autres idées intéressantes dans la partition. Mais ce qui frappe, c’est davantage le manque de fil conducteur, comme une lassitude un peu désabusée d’un jeune homme pourtant déjà si chevronné.
Était-ce une commande qu’il n’avait pas envie de réaliser, une évolution de son style qu’il réprouvait ? L’indice ultime de cette mauvaise volonté nous vient des dernières mesures. La fin est tout à fait originale, laissant une impression d’inachevé. Mozart n’écrira une nouvelle symphonie que quatre ans plus tard, le plus long délai entre deux symphonies. Il a peut-être compris qu’il répondrait mieux aux exigences du style « galant » dans d’autres formes. Et de fait, entre 1774 et 1778, il écrira les très belles sérénades « Notturna » et « Haffner ».