5 juillet 1806 : « Ce n’est pas pour vous, c’est pour les temps futurs »
Instant classique – 5 juillet 1806… 212 années jour pour jour. D’après une lettre de Ludwig van Beethoven à son éditeur, le quatuor n°7 du bouillant compositeur fut achevé le 5 juillet 1806.
C’est le premier des trois quatuors qu’il dédiera au comte Andreï Razumovsky, ambassadeur de Russie à Vienne (heureux temps où les artistes dédiaient des œuvres aux ambassadeurs…). Le public ne l’entendra qu’en janvier 1809 et le rejettera avec dédain : « une mauvaise farce de toqué, une musique de cinglé ». Ce à quoi Beethoven répondit, avec le même mépris par la phrase qui constitue le titre de la chronique du jour.
Ce beau quatuor contient notamment un troisième mouvement marqué « adagio molto e mesto », simple et triste, qui laisse apparaître en toute fin un peu d’espoir puisque le mouvement s’enchaîne avec le suivant et dernier, allegro, appelé « thème russe », en hommage voire à la demande du dédicataire. Ici par le grand quatuor Talich.