5 janvier 1862 : Bedřich Smetana à l’assaut musical du pouvoir
Instant classique – 5 janvier 1862… 157 années jour pour jour. Puisque nous étions hier avec un grand Tchèque, en voici un autre, et pas des moindres, puisqu’il est le père de l’école nationale tchèque en matière musicale, Bedřich Smetana.
Déjà bien implanté dans la vie musicale praguoise, il va s’installer pendant quelques années en Suède, à Göteborg, et y débarque à 32 ans avec femme et enfants. Il y enseigne et dirige des orchestres, mais y compose également plusieurs œuvres, dont ses trois premiers poèmes symphoniques importants, même s’ils sont un peu oubliés aujourd’hui.
Il en crée deux à son retour en Bohème, lors d’un même concert à Zofin, ce 5 janvier 1862 : Richard III d’après Shakespeare et Le camp de Wallenstein d’après Schiller. Composé en 1858, Richard III est donc le premier et je l’ai d’autant plus choisi qu’il est encore moins connu que le second.
Dans sa correspondance, Bedřich Smetana dit avoir voulu dresser un tableau musical de la fameuse pièce en décrivant l’ascension vers le pouvoir, les cauchemars du roi harcelé par les spectres de ses victimes et sa chute.
Sans surprise, le thème du roi est sombre, contrebalancé par une mélodie plus douce, et cet ensemble fait l’objet de diverses variations jusqu’au bout.