5 décembre 1870 : Joyeux anniversaire, Vítězslav Novák
Coincé entre les glorieux Smetana, Dvořák et Janáček, Vítězslav Novák reste méconnu en dehors de la République tchèque. Ce n’est pas une raison pour oublier son anniversaire !
Il n’a pas de chance, Vítězslav Novák. Il aurait pu être un chaînon manquant reconnu dans l’histoire de la musique tchèque. Mais ce compositeur très talentueux est juste coincé entre les gloires nationales comme Fibich, Smetana ou Dvořák et les génies modernes comme Janáček ou Martinů. Sa musique, plutôt tournée vers le post-romantisme, est donc restée assez confinée aux frontières tchèques, où il est fort connu.
Novák voit le jour dans un petit village de Bohème. Ses parents, son père en particulier, sont musiciens amateurs. Son prénom est Viktor, mais il le changera pour Vítězslav afin de le rendre plus tchèque.
Après une enfance endeuillée par la mort de son père alors qu’il a douze ans, il part étudier au conservatoire de Prague. Il y apprend le piano, instrument qu’il n’aime pas beaucoup, et surtout la composition. Son professeur n’est autre que Dvořák lui-même, qui y donne quelques classes de maître. Mais le grand compositeur part pour les États-Unis afin de diriger le conservatoire de New-York. Novák poursuit donc ses études avec un autre compositeur, particulièrement conservateur, Karel Stecker.
Cependant, Novák va tout de même vers le modernisme au tournant du siècle tout en passant aujourd’hui encore pour un conservateur, en raison des prises de position qu’il aura plus tard, alimentant de fortes polémiques… Mais c’est une autre histoire.
Je n’ai pas trouvé son opus 1 (un trio) et donc voici son opus 2, une ballade pour piano intitulée Manfred, que je trouve très lisztienne et fort intéressante. En prime, vous aurez une belle image du Pont Charles sous la brume…
Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »