5 août 1786 : Pas encore la quille pour Mozart !
Instant classique – 5 août 1786… 232 années jour pour jour. Au printemps 1786, Wolfgang Amadeus Mozart ne traverse pas un long fleuve tranquille. Il a des ennuis, après l’échec de ses Noces de Figaro (on a du mal à y croire aujourd’hui) et ne compose plus que des œuvres de musique de chambre.
À l’été, il se réfugie chez des amis qui l’aident, les Jacquin, dont monsieur est professeur de chimie et de botanique, et qui ont une propriété à Vienne.
C’est là que Mozart entreprend pour la fille de M. Jacquin, jeune pianiste douée, un nouveau trio pour piano, clarinette et alto. Une légende tenace veut que cette partition ait été écrite durant une partie de quilles dans le jardin, et achevée le 5 août 1786. D’où son surtitre, qui ne la quittera jamais.
La jeune Frantiska créera donc illico le « trio des quilles » au piano, avec Mozart lui-même à l’alto et Paul Anton Stadler, grand clarinettiste de l’époque, qui créera le fameux concerto pour clarinette qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont vu Out of Africa.
Quant à notre trio du jour, c’est un monument de délicatesse toute mozartienne. C’est la première fois dans l’histoire de la musique de chambre que ces trois instruments sont réunis ensemble, et vous verrez que ça ne fonctionne pas mal du tout.
Plus tard, Robert Schumann s’en souviendra et écrira ses Märchenerzählungen (à vos souhaits !) pour la même formation. Le trio est en trois mouvements, tous traversés par un fil rouge : une infinie tendresse.
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »