4e trimestre 2020 : 810 millions d’euros de perte pour le spectacle vivant
Si l’on compare 2019 et 2020, les recettes du secteur du spectacle vivant ont chuté de 2,5 milliards d’euros, soit une baisse 43 % au total.
Le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) vient de publier une note d’une vingtaine de pages sur l’impact de la crise sanitaire sur les secteurs culturels marchands au 4e trimestre 2020.
Baisse générale de 7 % entre octobre et décembre
« Au terme du quatrième trimestre, la perte trimestrielle de chiffre d’affaires des secteurs culturels marchands s’élève à 1,6 milliard d’euros au regard du quatrième trimestre 2019, soit une baisse de 7 %, analysent Ludovic Bourlès et Yann Nicolas, les deux auteurs de cette note. La projection cinématographique (-81 %) et le spectacle vivant (-50 %) sont les deux secteurs les plus touchés par la baisse trimestrielle d’activité, tandis que le jeu vidéo affiche une croissance de 60 % de son chiffre d’affaires. »
Selon les chargés d’études au DEPS, il faut néanmoins mettre cette chute de 7 % en perspective : la baisse au quatrième trimestre 2020 est effectivement moins forte que celle observée aux deux trimestres précédents : elle était de 24 % entre avril et juin et de 15 % entre juillet septembre. « Si l’écart avec 2019 persiste en octobre et novembre 2020, l’activité économique réalisée par certains secteurs culturels permet un rattrapage en décembre », confirment-ils.
Sur l’ensemble de l’année 2020, les pertes sont estimées à 11 milliards d’euros (-12 %) en comparaison avec 2019. De nouveau, les statistiques annuelles et les données trimestrielles se font écho, puisque la projection cinématographique et le spectacle vivant affichent respectivement une baisse de 65 % et 43 % ; le jeu vidéo tire quant à lui son épingle du jeu, avec une croissance de 21 % de son chiffre d’affaire en douze mois.
Le spectacle vivant affiche des pertes dramatiques
En ce qui concerne le spectacle vivant, Ludovic Bourlès et Yann Nicolas rappellent une spécificité déjà énoncée dans une précédente étude du DEPS : « En 2019, la production de la branche « spectacle vivant » était non marchande à hauteur de 57 %. » Mais il y a par ailleurs tout ce qui regroupe la production et la diffusion de spectacles, les activités liées de prestations techniques, de promotion et d’organisation de spectacles et l’exploitation de lieux de spectacle.
« Au quatrième trimestre 2020, le chiffre d’affaires du spectacle vivant chute de 50 % par rapport au quatrième trimestre 2019, soit une perte de 810 millions d’euros pour ce trimestre, expliquent les auteurs de la note. Cette baisse trimestrielle liée au second confinement fait suite à celles, très fortes elles aussi, des deuxième et troisième trimestres 2020 (-61 % et -51 %). Au regard des effets produits par la crise sanitaire, le spectacle vivant est le deuxième secteur le plus sinistré parmi les activités économiques marchandes au quatrième trimestre 2020. »
Si l’on compare 2019 et 2020, les recettes du secteur du spectacle vivant ont ainsi chuté de 2,5 milliards d’euros, soit une baisse 43 %.
Une baisse qui aurait pu être plus importante
« Malgré les deux confinements, le chiffre d’affaires se maintient entre mars et décembre 2020 à un peu plus de la moitié de sa valeur de la même période en 2019, tempèrent Ludovic Bourlès et Yann Nicolas, qui énoncent plusieurs explications possibles : le bénéfice de ressources financières relatives à des activités passées, des captations audiovisuelles, des encaissements de billetterie pour des spectacles futurs ou des activités annexes ; la facturation de prestations techniques (son, éclairage, décor, costumes, etc.) pour des répétitions et des captations ; des déclarations de tva sur des opérations liées à des aides publiques reçues en 2020. Le rebond inattendu de décembre 2020 pourrait s’expliquer, entre autres, par des facturations fin 2020 pour des acomptes de contrats de cession en prévision de 2021 et par des encaissements de billetterie pour des spectacles programmés en 2021. »
Les chargés d’études au DEPS avancent une autre raison, en introduction de leur note : « Le soutien de l’État et des collectivités territoriales aux secteurs culturels a pu contribuer à limiter l’ampleur du recul d’activité, mais l’incertitude qui pèse sur l’avenir de ces secteurs augmente avec la durée de la crise. »
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En téléchargement : note complète sur le 4e trimestre 2020.
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