4 novembre 1876 : le long chemin de Brahms
Instant classique – 4 novembre 1876… 143 ans jour pour jour. Vingt ans. C’est peu ou prou le temps qu’il a fallu à Brahms pour venir à bout de sa première symphonie.
Johannes Brahms en avait dessiné les premiers contours dès le milieu des années 1850, peu après sa rencontre avec Robert et Clara Schumann… Ah… Clara… Mais bon, c’est une autre histoire (qui ne nous regarde pas). Brahms laisse rapidement de côté son projet de symphonie pour y revenir en 1874. Il la termine deux ans plus tard et elle sera créée à Karlsruhe il y a tout juste 143 ans. Le redoutable (et pourtant assez peu fiable…) critique Hanslick, peu objectif lorsqu’il s’agissait de Brahms, en fera l’éloge quelques semaines plus tard au lendemain d’une exécution viennoise.
Cette première symphonie n’est pas forcément la plus facile des quatre qu’écrira Brahms. On sent qu’elle a eu une gestation « hachurée ». Il avait cependant déjà beaucoup écrit pour l’orchestre avant de s’attaquer à une symphonie complète. Celle-ci, inévitablement, résonne de mille échos beethovéniens, et s’en fait héritière de la grande tradition symphonique germanique. Certains l’ont même appelée « la dixième de Beethoven » !
J’ai choisi le quatrième et dernier mouvement, noté « Adagio, più andante, allegro non troppo ma con brio, più allegro« . Comme on le voit, c’est un mouvement assez riche, le plus travaillé de toute la symphonie, et qui est parcouru d’un thème merveilleux qui revient régulièrement et où d’aucuns entendent des échos de la 9e de Beethoven. Moi, j’entends surtout du Brahms et ce n’est déjà pas si mal !
Ici dans une interprétation que je trouve assez plaisante, mais qui recherche d’abord un beau son (et qui le trouve), jusqu’à un finale effervescent. Pas étonnant, c’est Chicago, dirigé par un Levine un peu pressé (mais pas trop).