4 décembre 1898 : le héros méconnu de Dvořák
Instant classique – 4 décembre 1898.. 121 ans jour pour jour. On ne sait pas très bien d’où vient ce dernier poème symphonique de Antonín Dvořák, et il est d’ailleurs le moins connu des cinq.
Il ne repose sur aucun poème particulier et n’a pas de programme. Il ne raconte pas d’autre histoire que celle que sa musique, pleine de couleurs et de souffle, peut inspirer. C’est une mini-symphonie discrète et envoûtante.
Alors, quand c’est comme ça, les spécialistes et exégètes formulent toutes les hypothèses possibles. Pour les uns, c’est autobiographique. Boum ! Facile, sans fioritures, simple. Pour d’autres, il est évident que ça parle de la vie d’un barde. Ou alors d’un chevalier. Ou alors d’un bucheron. À moins qu’il s’agisse du pape. Ou peut-être, en y regardant de plus près, d’un cheval magique. D’une licorne ? Non, c’est plutôt les rennes du Père Noël. Meuh non, il n’est pas tchèque le Père Noël.
Bref, on n’en saura jamais rien, sauf que ça s’appelle « Chant héroïque », que c’est beau, et que c’est rien moins que Gustav Mahler lui-même qui le crée à la tête de l’orchestre philharmonique de Vienne, dont il vient de prendre la direction, voici tout juste 121 ans aujourd’hui. Neeme Järvi en fait ici superbement ressortir toutes la splendeur trop méconnue.