31 octobre 1866 : la Vie parisienne n’a que 152 ans
Instant classique – 31 octobre 1866… 152 années jour pour jour. En homme d’affaires avisé, Jacques Offenbach compte bien rééditer les bons résultats obtenus lors de l’Exposition universelle de Paris en 1855 avec celle, annoncée pour 1867.
Il se met donc au travail immédiatement après son Barbe-bleue, créé triomphalement début 1866. Ses fidèles librettistes Meilhac et Halévy adaptent le livret de leur pièce Le photographe dans laquelle apparaissent déjà bien des personnages de ce qui va devenir la bien agitée Vie parisienne, de la fameuse Metella à Raoul de Gardefeu en passant par la baronne de Gourdakirsch et son coquin de baron. N’y manquait plus que le Brésilien qui arrive de « rio-d’janeir' » pour fouetter la crème (le rôle est créé par Jules Brasseur, ancêtre de Pierre et de Claude), et cela donne là encore, il y a tout juste cent cinquante-deux ans, au théâtre du Palais-Royal, un immense succès.
Au moment où l’Exposition universelle de 1867 s’ouvre, l’œuvre a déjà dépassé les deux cents représentations avant d’essaimer partout dans le monde. Offenbach la reprendra pour son théâtre des Variétés en 1873 pour en faire la version définitives en quatre actes qu’on connaît aujourd’hui.
Le livret très adultérin des compères Meilhac et Halévy et autres bouffées très suggestives de l’œuvre ne manqueront pas de livrer aux portes de l’apoplexie les gardiens de la morale, tel le beau-frère de Victor Hugo, Paul Foucher, qui hurle à la « pornographie spirituelle » (sic). Pas sûr que la mise en scène déjantée de Laurent Pelly à Lyon il y a déjà plusieurs années lui aurait fait changer d’avis. Le tout bien entendu reste très éloigné des réalités de la vie parisienne et demeure garni des plus grosses images d’Épinal sur le sujet… mais qu’importe !
Et pif, et paf et pouf, bon anniversaire !
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »
Photographie de Une – Un bar aux Folies Bergère, tableau d’Édouard Manet (détail)
