30 septembre 1791 : l’opéra enchanteur de Mozart
Instant classique – 30 septembre 1791… 227 années jour pour jour. On sait que Wolfgang Amadeus Mozart a commencé à travailler à ce qui serait son dernier opéra courant mars 1791, à la demande du directeur de théâtre multifonctions Emmanuel Schikaneder, patron du fameux Theater an der Wien.
Le livret de la Flûte enchantée est puisé dans le recueil de contes de fées de Christoph Martin Wieland, Dschinnistan, publié deux ans auparavant et que Schikaneder remanie lui-même. En juillet, Mozart achève le premier acte, puis reprend la composition après son bref séjour à Prague, où était créée la Clémence de Titus le 6 septembre, et alors qu’il s’attelait à son Requiem.
Tandis que la première de son nouvel opus est fixée au 30 septembre, il n’a toujours pas terminé la partition le 28, date à laquelle il compose la fameuse et merveilleuse ouverture, ainsi que la marche des Prêtres. La création est pourtant un triomphe, qui n’est pas seulement l’affaire d’un soir. Antonio Salieri, que Milos Forman présente à tort comme le rival jaloux et quelque peu meurtrier de Mozart dans Amadeus, vient voir l’opéra en octobre avec la diva Cavalieri.
Leur jugement transporte Mozart : « Tu ne saurais croire, écrit-il à sa femme Constance, combien ils ont été aimables, comme tout leur a plu, non seulement ma musique, mais encore le livret et l’ensemble. Tous deux ont dit que c’était un opéra digne d’être représenté dans les plus grandes fêtes et devant les plus grands monarques et qu’ils reviendraient certainement le voir très souvent, car ils n’avaient encore jamais vu plus beau spectacle et de plus agréable ».
Tout ceci sera une bien maigre consolation pour Mozart, qui, épuisé et malade, meurt le 5 décembre suivant.
Tout l’opéra mérite qu’on le célèbre. C’est donc son air le plus fameux qui illustrera cette chronique. Toutes les grandes artistes qui en avaient les moyens (et mêmes quelques autres…) se sont frottées à la redoutable Reine de la Nuit jusqu’à aujourd’hui. Voici assurément l’une des plus grandes : Lucia Popp, dans l’enregistrement légendaire dirigé par Otto Klemperer.