30 novembre 1913 : Rachmaninov écrit du berceau jusqu’à la tombe

30 novembre 1913 : Rachmaninov écrit du berceau jusqu’à la tombe
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Instant classique – 30 novembre 1913… 106 ans jour pour jour. C’est la lecture du poème d’Edgar Allan Poe, The Bells, sur la suggestion – dit-on – d’une lettre anonyme (on sait depuis que c’était une jeune violoncelliste alors élève au Conservatoire et admiratrice de l’artiste), qui amène Rachmaninov à écrire une cantate – ou symphonie chorale – pour trois solistes, chœur et orchestre.

Cette partition, en quatre mouvements, symbolise les quatre principaux moments de la vie : des grelots argentés pour le baptême ; des cloches d’or pour le mariage ; le tocsin pour les amères épreuves de la vie et enfin le glas… On y trouve des cloches, mais c’est le rythme et les timbres de l’orchestre lui-même qui imitent en réalité ces différents carillons de la vie.

La création, voici juste 106 ans, est un triomphe mémorable. Le compositeur remporte le prix Glinka et empoche cinq cents roubles. Lui-même, pourtant souvent bien peu sûr de lui, considérait l’œuvre comme l’une de ses meilleures. Elle est très influencée par l’ancien mentor de Rachmaninov, Tchaïkovsky, au point qu’il l’a écrite à Rome, peu ou prou au même endroit que Tchaïkovsky avait choisi pour composer. Ça tombe bien, les cloches ne manquent pas à Rome !

J’ai choisi le dernier mouvement, saisissant, mais pas des plus gais. Rachmaninov avait dédié sa partition à Wilhelm Mengelberg, le chef charismatique du Concertgebouw d’Amsterdam.

Eh bien, soixante-dix ans plus tard, voici le même orchestre, sous la direction de Vladimir Ashkenazy. Le pianiste et chef d’orchestre est en effet l’un des meilleurs spécialistes de Rachmaninov, dont il a laissé de superbes enregistrements. Comme celui-ci.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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