3 septembre 1938 : Villa-Lobos et la musique des gens de peu
Instant classique – 3 septembre 1938… 82 ans jour pour jour : création de la seconde des neuf célébrissimes Bachianas brasileiras de Villa-Lobos, assurément l’une des plus complexes et qui contient quelques-uns des airs fameux du compositeur.
On l’a vu, les neuf Bachianas brasileiras, composées par Heitor Villa-Lobos entre 1930 et 1945, associent la forme de Bach et des thèmes caractéristiques du Brésil populaire. Villa-Lobos considérait en effet, non sans raisons, qu’il y avait des similitudes entre la musique du grand génie baroque et celle de son pays d’origine.
Chacune de ces Bachianas raconte un peu une histoire nouvelle. La seconde, créée il y a tout juste 82 ans par Dimitri Mitropoulos à Venise, est l’une des plus complexes du cycle. Elle accompagne plusieurs éléments caractéristiques de la vie au Brésil à cette époque et qui n’a fondamentalement qu’assez peu changé — même si les programmes sociaux mis en place par le gouvernement de Lula ont tout de même fait avancer les choses.
On entend donc dans toute l’œuvre des réminiscences de la pauvreté et de la débrouille, à laquelle les cariocas miséreux sont réduits, de même que les habitants pauvres du Nordeste et tous les autres. Cela commence donc par le « Canto do capadocio », chant du voyou, ou du vaurien ; suivi du « Canto da nossa terra », davantage tourné vers le Nordeste et Salvador da Bahia, avec ses rites vaudous. La « Lembrança do Sertão », souvenir du Sertão, zone quasi désertique du Nordeste, est une danse à laquelle succède l’extrait le plus célèbre, qui clôture l’œuvre : « O trezinho do Caipira ». Le petit train du paysan fait vrombir la loco, où l’on entend jusqu’à la vapeur sortir de l’orchestre, avant qu’une mélodie joyeuse et fort belle nous fasse voyager dans le cœur du pays.
Vous verrez que vous ne regretterez pas de prendre ce petit train.
Boa viagem !