3 mars 1842 : Felix Mendelssohn dans les brumes écossaises

Instant classique – 3 mars 1843… 175 années jour pour jour. En 1829, Félix Mendelssohn fait un voyage en Écosse pour ses 20 ans. Il y note de nombreuses esquisses et idées qui lui serviront parfois dès son retour sur le continent, comme pour la fameuse et sublime ouverture des Hébrides. Les premières ébauches d’une symphonie viendront plus tardivement, et Mendelssohn n’achèvera ce qui sera sa troisième symphonie qu’en 1842. Il semble que le compositeur ait eu quelque difficulté à mener à bien son idée première.

Il voulait en effet restituer l’atmosphère brumeuse des Highlands, mais « cette symphonie m’échappe à mesure que je crois la tenir », écrit-il. À tout le moins y trouve-t-on un collage assez disparate d’impressions et d’ambiances qui en font l’une des œuvres les plus célèbres et les plus réussies de son auteur à l’orchestre. Richard Wagner disait que Mendelssohn s’y affirmait comme un « paysagiste de premier ordre ».

Felix Mendelssohn la dédie à la reine Victoria, au couronnement de laquelle les dernières mesures de l’œuvre, très solennelles, semblent renvoyer. Si la symphonie, devenue depuis « Écossaise », est créée à Leipzig il y a 175 ans, c’est à Londres, quelques mois plus tard, qu’elle remportera un triomphe incommensurable et que Mendelssohn sera, de ce fait, reçu par la jeune reine.

Pilier du répertoire romantique, c’est une symphonie du rêve, pleine de voiles et de fulgurances, comme un voyage immobile. L’adagio, placé inhabituellement en troisième position sur les quatre mouvements, en est le meilleur exemple, entre promenade mélancolique et marche funèbre.