3 janvier 1941 : les Danses symphoniques de Rachmaninov, ultime nostalgie

3 janvier 1941 : les Danses symphoniques de Rachmaninov, ultime nostalgie
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Instant classique – 3 janvier 1941… 78 années jour pour jour. Exilé malheureux en Europe et aux États-Unis après la révolution russe, Sergueï Rachmaninov a souffert pendant des années d’une nostalgie profonde pour son pays, qu’il ne reverra jamais.

Pianiste de légende, il remporte partout un grand succès lors de ses concerts, mais rien n’est jamais venu éponger cette mélancolie. En 1940, il compose ce qui va être sa dernière œuvre, les Danses symphoniques, dans lesquelles les références à sa Russie natale ne manquent pas.

Au départ, il devait s’agir de « danses fantastiques », pour lesquelles il y avait même un programme, assez fruste : « Jour », « Crépuscule », « Minuit ». Mais il renonce à conserver ces éléments et les trois mouvements seront plus classiquement appelés « non allegro » (ce qui n’est guère commun…), « andante con moto – tempo di valse » et « Lento assai – Allegro vivace ».

On tient généralement « Rach » pour un horrible conservateur, définitivement post-romantique (“beurk”, aurait dit Pierre Boulez) et fidèle à la tonalité. Mais comme la plupart de ses partitions – entre lyrisme, nostalgie et férocité -, on trouve dans les danses symphoniques un langage souvent moderniste et qui reste toujours séduisant.

Des trois mouvements, créés à Philadelphie sous la direction d’Eugène Ormandy voici 78 ans, j’ai choisi le premier, ici interprété avec une rigoureuse clarté par Evgeny Svetlanov et son orchestre d’État de la Fédération de Russie. Au milieu du mouvement, une douce mélodie au saxophone rappelle un chant russe traditionnel. Nostalgique, on vous dit !

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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1 commentaire

  1. Magnifique !!!

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