29 mars 1874 : Dvořák déclare sa flamme (temporaire) à Wagner
Instant classique – 29 mars 1874… 145 ans jour pour jour. Antonín Dvořák a trente-deux ans lorsqu’il compose sa troisième symphonie, qu’il présente avec d’autres œuvres à un concours organisé par l’État autrichien, décrochant une jolie bourse.
L’œuvre sera créée par Bedřich Smetana lui-même à Prague ce 29 mars 1874, honneur insigne pour Dvořák. C’est une symphonie un peu oubliée, comme ses deux devancières et la quatrième. On ne commence généralement à « écouter » les symphonies de Dvořák qu’à partir de la cinquième et on ne le prend au sérieux qu’à partir de la septième. Tout ceci illustre bien le conservatisme hautain des « sachants » en matière de musique classique, ce qui aboutit à des programmes de concert uniformes et bien peu originaux.
Car cette symphonie de Dvořák est fort intéressante. Elle est en trois mouvements seulement et on y trouve de très notables références à Richard Wagner, qu’il admire. J’ai choisi le second mouvement, adagio molto, page méditative assez lyrique, que je trouve pour ma part très tendre, au moins jusqu’aux appels de cuivre qui la rendent soudain plus solennelle et là encore plus « wagnérienne ».
Un morceau remarquable, quoi qu’en pensent les « puristes ».