29 juin 1888 : les débuts posthumes de Wagner à l’opéra
Instant classique – 29 juin 1888… 130 années jour pour jour. À 20 ans à peine, Richard Wagner rêvait de Pologne et avait imaginé bâtir un opéra autour de la figure de Tadeusz Kosciuszko, avant d’y renoncer et de s’atteler sérieusement à une autre œuvre lyrique, Les Noces, dont il écrivit tout le livret.
Mais là encore, il le détruisit et n’en reprit que les noms des personnages pour les transposer dans son nouveau projet, adapté de la pièce de Carlo Gozzi, La Donna serpente, et dont il acheva le livret début 1834, puis la partition, sans réussir à faire représenter ce qui était son premier opéra complet, rebaptisé Les Fées. Si bien qu’il le laissa dans un coin, avant de l’offrir à son protecteur, Louis II de Bavière, qui aurait de toute façon considéré n’importe quel cadeau du compositeur comme un monceau d’or.
Il fallut attendre 1888, cinq ans après la mort de Richard Wagner qui l’avait reniée et s’opposait à ce qu’on puisse l’entendre, pour que l’œuvre fût enfin créée à Munich, avec une solide distribution, assurant un vif succès, aussitôt oublié. C’est que cette œuvre de jeunesse ne pouvait pas encore tenir les promesses d’un futur à construire, malgré des échos déjà très prometteurs.
Et ce n’est pas l’ouverture, proposée ici, qui le démentira, dans l’interprétation convaincue de Wolfgang Sawallisch, qui ressuscita l’œuvre en 1983, toujours à Munich.