29 janvier 1826 : la mort peut-elle être sublime ?

29 janvier 1826 : la mort peut-elle être sublime ?
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Instant classique – 29 janvier 1826… 192 ans jour pour jour. Quelques années avant de présenter, en privé (la création publique aura lieu quelques jours plus tard), son quatuor n°14 en ré mineur, Franz Schubert avait composé un lied sur un poème de Matthias Claudius, « La Jeune fille et la mort », dont le matériau musical sert de conducteur au mouvement lent du quatuor, le plus célèbre et le plus émouvant. Le plus beau, peut-être même, de tous les quatuors à cordes. 

Il y a beaucoup à dire sur toute l’œuvre, qui a suscité une incompréhension totale chez ses premiers auditeurs. Le premier mouvement décrit les affres de la fièvre, la maladie et, soudain, la menace de la mort.

S’agissant de ce fameux second mouvement, marqué andante con moto et que j’ai choisi dans une version du légendaire Quatuor Amadeus, on a une série de variations, qui décrivent d’une certaine façon d’abord, après une introduction assez funèbre, la terreur et les plaintes de la jeune fille devant la mort (1er violon plus aigu, ostinato du second violon et de l’alto, pizzicati du violoncelle), puis une tentative d’apaisement de la part de la mort (thème au violoncelle), mais contrebalancé par une agitation des trois autres instruments. Une troisième variation déforme le thème principal de ce qui constituait le lied initial avant de déboucher sur un quatrième moment plus serein, un dialogue entre les cordes graves (la mort) et le 1er violon qui chante littéralement. Mais retour à l’agitation et puis tout s’éteint, doucement.

Les deux mouvements suivants décrivent la course à l’abîme, puis une sorte de danse macabre sur un rythme de tarentelle, de plus en plus sombre avant le couperet violent des deux accords finaux.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Photographie de Une – Sigourney Weaver et Ben Kingsley dans La jeune fille et la mort de Roman Polanski



 

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