28 août 1854 : valser vaille que vaille
Instant classique – 28 août 1854… 166 ans jour pour jour. En 1853-1854, l’Europe n’est pas à la fête. Les Ottomans et les Russes s’arrachent les yeux et bien plus encore, précipitant l’intervention franco-britannique en Crimée. L’Autriche est alors à deux doigts d’intervenir elle aussi contre la Russie pour protéger ses intérêts dans les Balkans.
Mais si Vienne échappe à la guerre ouverte, elle n’échappe pas au choléra, dont une nouvelle épidémie frappe l’Europe et touche durement l’Autriche. C’est dans cette atmosphère riante que Johann Strauss fils écrit une nouvelle valse, Nachtfalter (“Papillon de nuit”), qui décrit assez basiquement le vol circulaire de l’insecte. Mais dans l’ambiance de folie précitée lui donne quelques difficultés à la caser. Il lui faudra attendre ce 28 août pour créer sa partition, sans grand succès, à l’occasion d’un bal paroissial à Hernals, alors dans la banlieue de Vienne et qui constitue aujourd’hui un arrondissement de la délicieuse capitale viennoise.
Si le public ne s’intéresse pas plus que ça à cette nouvelle valse, Franz Liszt, lui, la kiffe comme on dit dans la banlieue de Weimar, où il réside. Il transformera la partition en duo pour piano, qu’il jouera avec sa fille Cosima.
La valse orchestrée n’aura pas le succès de tant d’autres mais elle ne manque pas du charme et de l’élégance si typique du compositeur, dont l’image qui illustre la vidéo représente le célèbre monument au Stadtpark de Vienne.
Voici plus de vingt ans, Zubin Mehta la dirigeait au fameux concert du Nouvel An. Je vous ai fait grâce de la vidéo qui a vraiment mal vieilli (déjà que c’est kitsch…), mais la musique, elle, est bien là !