27 juillet 1913 : le bol d’air de l’ingénieux ingénieur suédois
Instant classique – 27 juillet 1913… 106 ans jour pour jour. Kurt Atterberg est pour ainsi dire totalement inconnu de nos contrées et de nos salles de concert — dont vous aurez remarqué peut-être que je me plains souvent du conformisme des programmations.
Ce compositeur suédois, né en 1887 et mort en 1974, est pourtant l’un des grands musiciens classiques de ce pays. Violoncelliste et élève du conservatoire de Stockholm, il est aussi ingénieur de formation et sera employé pendant plus de cinquante ans du bureau suédois des brevets. Mais cela ne l’empêchera pas d’être aussi le patron de l’orchestre de l’opéra royal de la capitale suédoise pendant plusieurs années et même d’être critique pour le Stockholmstidningen, journal publié pendant presque cent ans à Stockholm, mais disparu aujourd’hui.
Assez prolifique, il a lui aussi été atteint par la malédiction des neuf symphonies, comme Beethoven, Schubert (dont il a tenté de terminer la symphonie inachevée, ce qui lui a valu un prix fort bien doté), Dvořák ou encore Bruckner et Mahler. Kurt Atterberg est profondément attaché aux canons musicaux du XIXe siècle, dans le sillage du romantisme tardif. Il met au service de cette tendance un solide savoir-faire et une vraie veine mélodique. C’est loin d’être un compositeur inintéressant, même s’il est aujourd’hui très oublié, même dans son pays.
Son nom avait cependant passé les frontières suédoises, puisque le 27 juillet 1913, c’est à Sondershausen, en Allemagne, que l’orchestre de la Fürstlische Hofkapelle dirigée par Carl Corbach, joue pour le première fois devant un public choisi (la première « vraie » publique aura lieu un peu plus tard) sa seconde symphonie, commencée en 1911 puis révisée ne 1913.
Elle est en trois mouvements (la version originale présentée en 1912 en avait deux), qui se suivent de façon assez fluide. Habituel défricheur des répertoires oubliés, Neeme Järvi en donne ici une interprétation fiévreuse et inspirée qui vaut le coup d’oreille.