27 juillet 1733 : Jean-Sébastien Bach envoie son CV

27 juillet 1733 : Jean-Sébastien Bach envoie son CV
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27 juillet 1733… 288 années jour pour jour. En 1733, Bach envoie la partition du Missa brevis afin d’obtenir la charge de compositeur de la cour… qu’il obtient trois ans plus tard. 16 ans plus tard, le compositeur reprend sa messe et y ajoute quelques fragments, de sorte qu’elle devient la gigantesque Messe en si, bien connue des mélomanes.

En 1733, Jean-Sébastien Bach n’est plus vraiment un perdreau de l’année et a déjà composé une œuvre immense. Il réside depuis dix ans à Leipzig, la seconde ville de Saxe, où il est directeur de la musique de deux églises, Saint-Thomas et Saint-Nicolas.

Le 1er février 1733, le Grand-Électeur de Saxe, grand-duc de Lituanie et roi de Pologne (encore un qui aimait cumuler les mandats…), Auguste II le Fort, meurt. Son fils lui succède sous le nom original d’Auguste III (sans surnom…). Quelques mois plus tard, ce 27 juillet 1733, Jean-Sébastien Bach lui envoie une lettre accompagnée d’une petite partition, par laquelle il demande au souverain de lui confier la charge de compositeur de la Cour. Charge qu’il n’obtient que trois ans plus tard, en novembre 1736.

La petite partition qui accompagne la lettre est une messe brève (avec seulement le « Kyrie initial » et le « Gloria » pour vingt-et-une voix) en si mineur. Ça n’aurait rien de très original si, seize ans plus tard et alors qu’il lui reste quelques mois à vivre, il ne reprenait cette messe brève à laquelle il ajoute quelques fragments d’œuvres religieuses du tout début de sa carrière, ainsi qu’un « Credo » et un « Agnus dei ». Voici comment la Missa brevis de 1733 devient en 1749 la gigantesque Messe en si, bien connue des mélomanes et en particulier de ceux qui aiment Bach (il y en a). Cette messe, totalement oubliée pendant un siècle, ne sera publiée qu’en 1833 et jouée pour la première fois en 1859, en plein premier Bach-revival.

Je propose ici le final de cette messe, qui date donc de 1749, avec un doux Agnus Dei suivi d’une paisible fugue « Donne nous la paix ».

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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