27 janvier 1900 : un coup de pédale mortel à Chausson et son quatuor
Instant classique – 27 janvier 1900… 119 années jour pour jour. Ernest Chausson était un grand sensible, timide et amical, qui mettait beaucoup de sa belle personne dans ses œuvres.
À l’été 1898, il écrit à son ami Matthieu Crickboom : « Je travaille pour toi à un quatuor à cordes. Je crois que ce n’est ni Franck, ni d’Indy, ni Debussy, mais je crains que ça ne ressorte un peu directement de Beethoven ».
Le premier mouvement, achevé à l’automne, est présenté chez le grand violoniste et compositeur Eugène Ysaye à Bruxelles. Encouragé par le succès qu’il reçoit, Chausson achève quelques mois plus tard le second mouvement et commence le troisième au printemps 1899.
Le 10 juin de cette même année, Chausson prend son vélo près de Mantes-la-Jolie et, dans le village de Limay, tombe pour une raison inconnue. Il meurt sur le coup. Voilà pourquoi, à cause d’un stupide vélo, nous avons perdu à quarante-quatre ans l’un des compositeurs les plus intéressants de la seconde moitié du XIXe siècle.
Il laissa donc son quatuor inachevé, dont Vincent d’Indy reconstituera le troisième mouvement. Le quatuor sera présenté dans ses trois mouvements ce 27 janvier 1900 à la Société nationale de musique à Paris.
Les extraits de ce très beau quatuor sont quasi inexistants sur le net, en voici un court exemple néanmoins, malheureusement tronquée et dans une interprétation parfois un peu hésitante, mais qui suffit à s’en donner une idée.